Les usagers du métro parisien ont difficilement pu échapper à la campagne de promotion lancée pour la sortie française d’un phénomène de librairie : la biographie atypique de Léonard de Vinci par Walter Isaacson [Léonard de Vinci. La biographie, 590 p., 29 €].
Véritable best-seller aux États-Unis, l’ouvrage a connu un tel succès que ses droits ont été achetés par un grand studio de cinéma en vue de son adaptation avec, excusez du peu, Leonardo DiCaprio dans le rôle-titre. L’immense engouement autour du livre tient évidemment à son sujet, tout ce qui touche au génie de la Renaissance rencontrant invariablement le succès populaire, autant qu’à son auteur. Détail significatif, le nom de ce dernier est d’ailleurs écrit aussi gros que celui de Vinci sur la couverture. Peu connu des Européens, Isaacson est en revanche une personnalité familière outre-Atlantique où ce professeur d’histoire a aussi mené une brillante carrière dans la presse, puisqu’il a présidé CNN et dirigé la rédaction du Time. Il a par ailleurs à son actif des biographies remarquées d’autres « génies » tels que Steve Jobs. Le pedigree du biographe a donc évidemment créé un effet de curiosité pour l’ouvrage qui a participé à sa large diffusion. Un succès mérité, car Isaacson livre une synthèse très fouillée reposant sur l’exploitation minutieuse d’archives et de textes de Léonard. Il propose surtout un ton et une démarche originaux dans l’univers des biographies : l’angle journalistique. Son enquête convoque ainsi judicieusement le point de vue de chercheurs et se nourrit d’observations in situ face aux œuvres. Il faut croire que le goût de l’époque est aux biographies qui sortent du cadre, car en Italie, patrie de Léonard, c’est également un homme de médias qui fait sensation : Constantino D’Orazio [De Vinci secret, Armand Colin, 280 p, 21,90 €]. Historien de l’art, d’Orazio s’est surtout fait connaître du grand public par ses émissions de vulgarisation à la télévision et radio italienne. Il est par ailleurs l’auteur de plusieurs ouvrages sur des artistes et des monuments italiens reposant sur la ficelle du secret dévoilé, tels que Caravage secret ou Les clefs pour ouvrir 99 lieux secrets à Rome. Ses ouvrages, comme ses émissions, sont un efficace cocktail de pédagogie, de récit et d’érudition joyeuse. Son De Vinci ne fait pas exception et exploite les mêmes recettes en alternant des chapitres biographiques concis et faciles d’accès avec des focus pédagogiques apportant un éclairage bienvenu pour le néophyte sur le contexte artistique de la Renaissance et ses techniques. Cet ouvrage d’à peine trois cents pages constitue ainsi une excellente introduction à la vie et à l’œuvre de Léonard.
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Vinci, deux biographies qui sortent du cadre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°725 du 1 juillet 2019, avec le titre suivant : Vinci, deux biographies qui sortent du cadre