PARIS [11.10.17] - Écrit et réalisé par Dorota Kobiela et Hugh Welchman, La Passion Van Gogh est le tout premier long-métrage entièrement peint à la main. Une technique inédite et pleine de poésie.
La Passion Van Gogh, qui sort aujourd’hui mercredi sur les écrans, surprend avant tout par sa forme. C’est le premier long-métrage intégralement peint à l’huile, à un point tel qu’on dirait un dessin-animé. Pourtant, chaque séquence a d’abord été tournée en prises de vue réelles, avec des comédiens issus d’horizons variés.
Douglas Booth, par exemple, connu pour son apparition dans Noé, incarne Armand Roulin, le jeune homme qui enquête sur les circonstances de la mort de Vincent Van Gogh. Jerome Flynn, l’un des héros de la série Game of Thrones, a su se glisser avec crédibilité dans la peau du docteur Gachet. John Sessions (Ordure !, Gangs of New York…) prête ses traits au Père Tanguy, le marchand de couleurs du peintre. Quant à Robert Gulaczyk, acteur de théâtre, c’est dans la peau du peintre hollandais qu’il fait ses premiers pas au cinéma.
Certaines scènes se déroulent dans des paysages inspirés de l’univers pictural de Van Gogh ; d’autres, tournées sur fond vert, ont pour arrière-plan les tableaux du maître, dont quatre-vingt-quatorze reconstitués à l’identique. Quatre-vingt-dix artistes, venus des quatre coins du monde, ont en effet été sollicités pour donner vie à ces décors. Le résultat est étonnant. Au début, l’image paraît trouble. Les plans les plus impressionnistes semblent même clignoter point par point. Les yeux se mettent à papilloter. On redoute le mal de tête. Et pourtant, il faut à peine cinq minutes pour s’habituer à ces pulsations chromatiques. Dès lors, on en vient presque à regretter les passages en noir et blanc. La grisaille caractéristique des flashs back ne produit pas les mêmes nuances, le même rythme, la même division de tons, et, partant, la même émotion. Le film prend, en effet, toute son ampleur, quand il pétille de couleurs.
L’originalité de La Passion Van Gogh tient aussi au point de vue narratif adopté. En lisant sur l’affiche « Voix de Pierre Niney », on s’attend à entendre le comédien doubler le peintre torturé, autrefois incarné par Kirk Douglas (La vie passionnée de Vincent Van Gogh), Jacques Gamblin (Moi, Van Gogh), ou encore Jacques Dutronc, sous la direction de Maurice Pialat (1991). Or, c’est à Armand Roulin que l’acteur prête ici sa voix. « Ce qui m’a plu, c’est l’évolution du personnage qui suit un véritable chemin initiatique. C’est la force du film : au-delà de la seule dimension technique, très impressionnante en soi, il y a une formidable histoire », explique l’acteur.
L’intrigue débute à l’été 1891. Vincent Van Gogh vient de mettre fin à ses jours. Son ami, le facteur Joseph Roulin, charge son fils, le fameux Armand, de remettre la dernière lettre du « suicidé de la société » - pour reprendre une expression d’Antonin Artaud - à sa famille. Le jeune homme, qui ne porte pas le peintre dans son cœur, apprend en chemin que Théo, anéanti par la disparition de son aîné, lui aurait emboîté le pas. Ému par cette tragique nouvelle, Armand part à Auvers-sur-Oise, rencontrer les derniers proches de Van Gogh. Sa compassion vire à l’obsession. Le héros, que taraude la théorie de l’assassinat, finit par accuser le Docteur Gachet d’avoir « appuyé sur la gâchette ». Quelle est la part de réalité et de fiction dans ce conte hybride ? La réponse importe peu car on se laisse volontiers emporter par le feu de l’action et de l’animation.
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Un surprenant nouveau film sur Van Gogh sort aujourd’hui au cinéma
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Abonnez-vous dès 1 €La Passion van Gogh, réalisé par Dorota Kobiela et Hugh Welchman © La Belle Company