Sur un air de fête

La première édition, en 2005, avait réuni 250 000 personnes. Cette année, l’organisateur de l’événement, Marcel Campion, président de l’Association du monde festif, orchestre une rencontre entre l’art forain et le jazz manouche. En même temps que la fête foraine qui se tient sous la nef, les grands noms du jazz manouche donnent une série de concerts pour célébrer le centième anniversaire de la naissance du guitariste Django Reinhardt : Thomas Dutronc, le David Reinhardt Trio… Une exposition vient compléter cette programmation : « Les trésors du Musée des arts forains ». Comme un clin d’œil aux origines du Grand Palais, édifié pour l’Exposition universelle de 1900, âge d’or de l’art forain, les pièces du musée sont intégrées à l’architecture du lieu. L’Esmeralda, avec ses quatre chevaux de bois, fait écho au quadrige de Georges Récipon (L’Harmonie triomphant de la discorde) situé côté Seine du Grand Palais. Les sujets des manèges – parmi lesquels la Gondole, chef-d’œuvre du sculpteur Bayol –, se mêlent aux boiseries des carrousels d’antan, aux toiles et aux panneaux décoratifs pour retracer plus d’un siècle d’un art nomade. Après une vaste campagne de restauration, les pièces de la collection de Jean-Paul Favand, directeur du Musée des arts forains, déploient leur beauté fantasmagorique sous la verrière du Grand Palais.

Le Musée des arts forains est exceptionnellement ouvert au public lors de l’exposition « Le monde rêvé de Noël ». Un univers inclassable à la saveur délicieusement désuète de pomme d’amour et de frayeur enfantine, « un art décoratif destiné au plus grand nombre », selon Jean-Paul Favand.