Radio & télévision - Restitutions

« L’identification des 18 000 crânes du Musée de l’Homme », par Jean-Christophe Castelain sur TSF Jazz

Par Le Journal des Arts · lejournaldesarts.fr

Le 13 juin 2019 - 347 mots

PARIS

Chaque jeudi, à 8 h15 et 8 h45, « Les Matins Jazz », l’émission de Laure Albernhe et Mathieu Beaudou, invitent L’Œil et Le Journal des Arts à parler d’art sur l’antenne de TSF Jazz. Le 13 juin 2019, Jean-Christophe Castelain, directeur du Journal des Arts, revenait sur les 18 000 crânes du Musée de l’Homme.

TSF Jazz
TSF Jazz / TSFjazz.com

Chronique à réécouter ici dans son intégralité ou à lire ci-après :

Ce matin, je ne vais pas parler de quelques crânes mais des 18 000 crânes du Musée de l’Homme, une collection qui a été constituée entre 1850 et 1900. Ces crânes sont arrivés des ex-colonies françaises ou dans le cadre d’expéditions spécifiques dans les contrées les plus reculées. Ils permettaient aux chercheurs de l’époque, ce qu’Alain Froment, un ancien anthropologue du Musée de l’Homme appelle la « génétique du pauvre ». Sans rentrer dans les détails, l’étude comparée de ces crânes fournit de nombreuses informations sur les origines de l’homme, les mouvements migratoires, les modes de vie. Accessoirement, ces études vont remettre à sa place l’homme blanc, qui, dépouillé de sa chair et de sa peau, devient un homo sapiens comme les autres.

Aujourd’hui, il n’y a plus de crânes qui entrent dans les collections, le dernier date de 2012, c’était le crâne du célèbre abbé Soury ! Vous savez la jouvence de l’abbé Soury ! Cette histoire nous rapproche du monde des musées. À la suite d’une polémique lancée par un historien algérien, une commission a été créée pour identifier les crânes de résistants algériens.  Macron s’est engagé à les rendre, sauf que la règle est qu’on ne rend pas les crânes anonymes. Et donc les chercheurs tentent maintenant de retracer le parcours de ces cranes venus d’Algérie, sachant qu’une très grande majorité d’entre eux sont issus de fouilles archéologiques avant la colonisation. 
Ce n’est pas la première fois que les musées restituent des restes humains à leurs pays d’origine, cela avait le cas pour la Vénus Hottentote ou les têtes maoris. Tout cela pour rappeler qu’il n’y a pas que des œuvres d’art dans les musées.

Jean-Christophe Castelain

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