Documentaire - « Les récits des faussaires sont parfois aussi vrais que leurs œuvres. »
Ce faux proverbe chinois qui conclut le documentaire consacré à Guy Ribes, « la plus grosse affaire de faux de ces trente dernières années », résume l’esprit de ce faussaire de génie [lire son interview dans L’Œil n° 680]. Pendant près de trois décennies, il a peint des centaines, peut-être des milliers de faux Picasso, Modigliani, Chagall, Fujita, Dufy et même des primitifs flamands, revendus à prix d’or sur le marché. Ceux qui n’ont pas été découverts ou perquisitionnés circulent encore. Après une autobiographie et une émission radio sur France Culture, voici un documentaire d’une heure trente sur celui qui a trompé experts et marchands avec des tableaux dont quelques-uns sont désormais au service des scellés du tribunal de Créteil. Guy Ribes raconte les techniques de vieillissement, une histoire de rabbin, de Chagall et de certificat d’authenticité, et un scénario tragicomique de vol généralisé dans ce marché de dupes, entre le faussaire, les galeristes, les collectionneurs et toutes sortes d’intermédiaires. Une histoire de gros sous aussi. Lui a tout dépensé depuis longtemps et regarde désormais passer en vente ses faux au prix des vrais. « Dans le catalogue raisonné de Dufy, en trois volumes, il y en a quarante à moi dedans ! » Il continue à peindre, devant l’objectif de la caméra, mais il est passé du « faux » à « à la ma-nière de ». Son talent est authentique. Mais impossible de démêler le vrai du faux dans son discours, ni percer au jour ce personnage haut en couleur qui a eu mille vies, dans ce film bien trop lisse et trop sage pour cerner toute son envergure.
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L’histoire du faussaire Guy Ribes
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Abonnez-vous dès 1 €Un vrai faussaire, un film de Jean-Luc Léon, distribué par Pretty Pictures. Sortie au cinéma le 2 mars.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°688 du 1 mars 2016, avec le titre suivant : L’histoire du faussaire Guy Ribes