Sous la plume de Geneviève Bresc-Bautier et l’objectif du photographe Gérard Rondeau, le plus grand musée du monde dévoile ses trésors.
« Encore un livre sur le Louvre ! », pourrait, à juste titre, s’étonner le lecteur. Car du guide de vulgarisation au catalogue raisonné des peintures, on ne compte plus les ouvrages consacrés à ce « roi des musées » accueillant, chaque année, par près de dix millions de visiteurs. Et pourtant, des efforts conjugués des éditions du Louvre et de Citadelles & Mazenod est né l’un de ces livres d’art dont la qualité des textes et des illustrations tranche avec la frilosité ambiante.
Dès l’introduction, le ton est donné. « Vous avez à l’esprit une image du Louvre, temple de l’art, donc de la Peinture, sa Joconde, ses Raphaël, ses Rembrandt, ses Poussin, ses Rubens accrochés de-ci, de-là, avec le souvenir de la Vénus de Milo qui vous regarde de haut, et de la Victoire de Samothrace qui vous domine du grand escalier. Mais non ! Le Louvre est beaucoup plus riche : un palais encore mystérieux, des siècles de civilisations qui se superposent et s’entrecroisent, des dédales peuplés de céramiques et d’émaux, de vastes cours où le soleil éclaire d’immenses marbres. Un monde construit par la main des hommes. Des efforts surhumains, de la sueur et des larmes, de l’enthousiasme et des regrets », lit-on ainsi sous la plume érudite de Geneviève Bresc-Bautier. Directrice du département des Sculptures, cette ancienne chartiste n’a pas son pareil pour nous faire pénétrer au cœur de la « grande » comme de la « petite » histoire d’un établissement dont elle connaît les moindres recoins. De la forteresse médiévale de Philippe Auguste à la résidence royale de Charles V, du « Muséum central des arts » inauguré en 1793 au « Grand Louvre » couronné par sa fameuse pyramide de verre conçue par l’architecte américain Ieoh Ming Pei, le Louvre a des allures de work in progress. Ne vient-il pas de se doter, en 2012, d’un département des Arts de l’Islam tout entier symbolisé par la verrière ondulante signée Rudy Ricciotti et Mario Bellini ?
Certes, le visiteur de passage se sent parfois écrasé par le poids du passé (couvrant huit siècles), la surface du bâtiment (quelque 68 000 mètres carrés de galeries) et le nombre d’œuvres (plus de 35 000). On ne saurait trop lui conseiller de s’immerger et de se perdre dans ce magnifique ouvrage. Sous l’objectif caressant de Gérard Rondeau, les ors et les marbres resplendissent, les peintures s’échappent de leur cadre, les antiques frémissent de sensualité… Cependant, on eût aimé que le pavillon des Sessions ne soit pas réduit à une portion si congrue. Les arts « premiers » sont-ils toujours les « mal-aimés » du Louvre ?
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Le Louvre, textes de Geneviève Bresc-Bautier
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €textes de Geneviève Bresc-Bautier, photographies de Gérard Rondeau, Louvre Éditions/Citadelles & Mazenod, relié, 544 p., 450 ill., 350 €.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°403 du 13 décembre 2013, avec le titre suivant : <em>Le Louvre</em>, textes de Geneviève Bresc-Bautier