PARIS
Pour avoir goûté au fruit défendu, Adam et Ève « connurent qu’ils étaient nus, et, ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des pagnes ». Une passionnante étude montre comment les artistes ont intégré et contourné l’interdit de la Genèse.
Étude - Lorsque deux spécialistes parmi les plus respectés de leur spécialité unissent leur savoir, cela donne ceci : Cache-sexe, Le désaveu du sexe dans l’art. Après l’obscénité chez Belloc, Sylvie Aubenas (historienne de la photographie, conservatrice générale à la Bibliothèque nationale de France) et Philippe Comar (professeur de dessin et de morphologie aux Beaux-Arts de Paris) questionnent donc la manière dont les artistes mettent en place, depuis les débuts de l’ère chrétienne, des stratégies d’évitement de la représentation du sexe masculin et féminin, et comment ces stratégies perdurent aujourd’hui. Dans son traité De Pitura, Alberti pouvait conseiller de dissimuler les parties « honteuses » derrière un feuillage – feuille de vigne ou de figuier –, un linge ou une main, l’interdit a pris des formes plastiques parfois inattendues, voire comiques : batracien, papillon, coquillage… et même un robinet chez Dürer ! Car ce qui se joue avec le cache-sexe, c’est bien la représentation de la sensualité dont le reste du corps n’est pas exempt, bien au contraire.
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Le cache-sexe ou comment voir le sexe sans le montrer
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Abonnez-vous dès 1 €Sylvie Aubenas et Philippe Comar, Cache-sexe, le désaveu du sexe dans l’art, La Martinière, 240 p., 52 €.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°675 du 1 janvier 2015, avec le titre suivant : Le cache-sexe ou comment voir le sexe sans le montrer