Charismatique, Leonor se tient plantée dans l’embrasure du mur, vêtue d’une robe noire qui ne dévoile de sa beauté que ces incroyables seins immortalisés par Cartier-Bresson en 1932. Cette « troglodyte à la chevelure ébouriffée », écrivait Paris Match, accompagne d’un geste Kot, son second amour, en direction de la pièce voisine, irradiée par une lumière irréelle. L’écrivain répond à l’invitation de sa maîtresse par un autre geste, copié celui-ci de la Création de Michel-Ange.
Dans la tour, cet étonnant tableau peint en 1952, en dit long sur Leonor Fini. En digne héritière de Raphaël et de Chirico, qui lui fit rencontrer les surréalistes, la plus française des peintres italiennes a cultivé la virtuosité et l’étrangeté. Surréaliste, l’artiste née en 1907 ne le fut pourtant jamais vraiment. Oui, elle a exposé avec le groupe, fréquenté Ernst, Brauner et Carrington, Dalí aussi qu’elle ne goûtait guère, mais Leonor était trop indépendante pour supporter la misogynie de Breton.
Son amour des chats, son goût pour les bals costumés, dont celui donné par Beistegui à Venise et dit « du siècle », ses collaborations aux ballets de Roland Petit... L’historien Peter Webb n’omet rien dans sa biographie superbement illustrée qui, on l’espère, réhabilitera cette peintre exceptionnelle tombée dans l’oubli à sa mort, en 1996.
Peter Webb, Leonor Fini, métamorphose d’un art, Éd. de l’Imprimerie nationale, 304 p., 155 ill., 89 €.
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Fini enfin sortie du purgatoire ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°599 du 1 février 2008, avec le titre suivant : Fini enfin sortie du purgatoire ?