Le 21 février 1984, Alice Neel, 94 ans, participe à la célèbre émission télévisée The Tonight Show.
Reproduite en fin d’ouvrage, dans des annexes remarquables, la photographie montre une octogénaire rieuse, robe élégante et canne à la main, face à l’animateur Johnny Carson, profil impeccable. Qui pourrait imaginer qu’Alice Neel allait s’éteindre huit mois plus tard et que cette femme fut contrainte à l’anonymat, à l’internement et à la mendicité, à attendre une reconnaissance tardive, survenue dans les années 1960, en plein pop art ? Tandis que les textes liminaires sondent la dimension éminemment politique de cette artiste réaliste, aujourd’hui en majesté au Centre Pompidou, chaque tableau est accompagné de quelques lignes de son auteure explicitant les conditions de sa réalisation. Ici, la grande ville moderne, déshumanisante, là, des portraits sublimes – le syndicaliste Pat Whalen (1935) ou Andy Warhol torse nu, balafré par la cicatrice conséquente à sa tentative de meurtre (1970). Une autre histoire des États-Unis, sans héroïsation.
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Alice Neel, un regard engagé
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°760 du 1 décembre 2022, avec le titre suivant : Alice Neel, un regard engagé