La saison des ventes bruxelloises a été couronnée par une très belle prestation en art déco.
BRUXELLES - La société Pierre Bergé & Associés (PBA) poursuit sa montée en puissance en Belgique où se déroulent nombre de ses ventes de prestige, au contenu qui monte en gamme. Rien que pour le mois de juin, la maison de ventes a réalisé, en six vacations dans sa salle bruxelloise, un chiffre d’affaires de 14 millions d’euros, contre 5,9 millions d’euros pour les quatre ventes de juin 2008 et 11 millions d’euros pour le premier semestre 2008 à Bruxelles. Sa plus belle performance porte sur une vente d’arts décoratifs du XXe siècle qui a totalisé 9 millions d’euros, le 17 juin, dans la capitale belge. « Hors collection YSL/Bergé, c’est le plus important résultat mondial dans cette spécialité en 2009 », lance Frédéric Chambre, vice-président de PBA. Il faut dire que ces deux événements ne sont pas étrangers l’un à l’autre.
Une vente YSL/Bergé bis
Les pièces phares de la vente, signées Eileen Gray et François-Xavier Lalanne, avaient été négociées par PBA au moment de la préparation de la vente de la collection YSL/Bergé au Grand Palais. Estimés au prix fort du marché, trois des quatre meubles de Gray provenant d’une collection privée française ont trouvé preneur, dans leur estimation, pour 6,4 millions d’euros d’enchères cumulées : une table-console à 3,1 millions d’euros ; une bibliothèque à 2,5 millions d’euros et une banquette à près de 800 000 euros, tous acquis par la galeriste parisienne Cheska Vallois, pour le compte de deux collectionneurs dont « aucun n’est le [mystérieux] acheteur du fauteuil aux dragons de la vente Saint-Laurent », précise-t-elle. Nul de ses clients n’était par ailleurs intéressé par l’achat d’un guéridon en laque de Gray, estimé 500 000 euros, dont la galeriste possède une variante en boutique. La professionnelle aura préféré dépenser 605 000 euros, le même jour à Drouot, pour un meuble d’enfilade par Eugène Printz et Jean Dunand qu’elle avait vendu à son propriétaire dix-neuf ans plus tôt.
Les pièces de Lalanne ont connu un succès équivalent, toujours sur des estimations soutenues. Le rocking-chair L’Oiseau à bascule (1974), pièce unique en feuilles d’acier polies et cuivrées, est parti à 689 500 euros chez un amateur suisse, soit le deuxième prix pour l’artiste après le bar YSL adjugé 2,7 millions d’euros le 24 février au Grand Palais. Tandis qu’une paire de sculptures Chouette de Pierre en pierre polie, réalisée à trois exemplaires, a rejoint une collection privée française pour 127 500 euros. La vente était aussi fortement apparentée à celle de la collection YSL/Bergé bis, parce que de rares invendus de ladite « vente du Siècle » étaient à nouveau proposés à Bruxelles, à des prix revus à la baisse. Une table d’appoint de forme carrée, gainée de galuchat de Jean-Michel Frank, estimée 100 000 à 150 000 euros le 24 février, a été vendue 86 800 euros, sur une nouvelle estimation de 70 000 à 90 000 euros. Offert pour 8 000-12 000 euros, au lieu de 10 000-15 000 euros, un tabouret SN1 de Pierre Chareau a été adjugé 11 160 euros. Malgré la provenance, quelques lots ont tout de même échoué au deuxième passage, telle une vasque éclairante d’Émile Ruhlmann et ce, malgré une estimation basse descendue de 120 000 à 80 000 euros. Enfin, la vente était enrichie de plusieurs lots inédits plus modestes, également estampillés du mythique pedigree « Collection Yves Saint Laurent et Pierre Bergé », à l’instar d’une paire de veilleuses en laiton (vers 1960) de Gino Sarfatti, estimée 600 euros et partie à 7 440 euros. Selon Frédéric Chambre, « il s’agit de quelques pièces restées rue de Babylone que nous n’avions pas retenues pour la vente au Grand Palais ».
- Estimation : 8 millions d’euros
- Résultats : 9 millions d’euros
- Nombre de lots vendus/invendus : 276/128
- Lots vendus : 68 %
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YSL, suite
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°306 du 26 juin 2009, avec le titre suivant : YSL, suite