Après le vol d’objets qu’il avait consignés chez Sotheby’s à Londres, le courtier et collectionneur Anton Kristensen espère bientôt obtenir un règlement à l’amiable d’environ 20 000 livres sterling, son second en dix-huit mois.
PARIS - En 1991, Sotheby’s s’est fait voler trois boîtes précieuses dans ses bureaux londoniens. Deux des pièces, une boîte ovale de la manufacture de Doccia et une boîte à tabac Meissen montée en métal doré, avaient été consignées par Anton Kristensen pour le compte de Nyon Investments en février 1991 et devaient être vendues en juillet de la même année.
Celui-ci nous a indiqué qu’il avait appris la disparition de la boîte Doccia en lisant une annonce publiée par Sotheby’s dans les colonnes de notre confrère britannique, Antique Trade Gazette. Il n’aurait été officiellement informé par Sotheby’s du vol de la boîte Doccia, et de celui de la boîte Meissen qui a disparu peu après la première, qu’en avril 1992.
Sotheby’s et Anton Kristensen n’ayant pu tomber d’accord sur le montant de la compensation à payer, le courtier a assigné la maison de vente en justice. Anton Kristensen avait demandé à être indemnisé sur la base de 20 000 à 25 000 livres (soit, à l’époque, 160 000 à 200 000 francs environ), estimation qui lui avait été donnée, selon lui, par l’expert de Sotheby’s Peter Arny.
Ce dernier, en revanche, reconnaît seulement avoir signé un reçu pour 20 000 livres après avoir pris possession des deux boîtes chez Anton Kristensen et lui avoir soumis ensuite, par écrit, une estimation bien plus modeste. Car renseignements pris, l’expert s’était rendu compte que le courtier avait acheté la boîte Doccia quelques années auparavant, pour 10 000 dollars seulement, soit environ 50 000 francs, dans une vente... de Sotheby’s. Anton Kristensen, qui vit entre Londres et Rome, prétend n’avoir jamais reçu cette lettre de Peter Arny.
En septembre 1993, Sotheby’s a payé 23 000 livres, et presque 2 000 livres de frais, à Anton Kristensen pour compenser la perte de la boîte Doccia. Une procédure est toujours en cours concernant la seconde boîte.
"Dans ce genre de cas, Sotheby’s préfère payer plutôt que de créer un esclandre," nous a confié Peter Arny. Après ces vols, nous avons installé des caméras secrètes. Pour protéger nos boîtes précieuses, nous avons également fait construire une armoire spéciale, qui ferme à clef. "
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Vols de boîtes chez Sotheby’s
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°15 du 1 juin 1995, avec le titre suivant : Vols de boîtes chez Sotheby’s