Voice and Sound Waves - En galerie

Avec le soutien de la Japan Foundation, très active en ce moment en Europe, Felix Frachon ouvre LE26BY, son espace « projet », à cinq plasticiens japonais qui, depuis cinquante ans et l’impact de Fluxus sur le pays, travaillent sur le son. L’aîné d’entre eux, Yukio Fujimoto (né en 1950), est venu à Bruxelles avec sept œuvres dont Clocks (2002-2019), installation composée de plus de cent cinquante mécanismes d’horloges domestiques, dont les « tic-tac » forment une symphonie du temps, héritière du Poème symphonique pour 100 métronomes de Ligeti. Atsushi Nishijima, lui, réactive à Bruxelles l’une de ses œuvres emblématiques, Sympathetic Wiretap (2019), dans laquelle la musique de Bernstein, dont la vibration est transmise par des câbles métalliques à des bidons en métal, forme ce que l’artiste appelle « des paysages sonores ». Mais, depuis John Cage, le son ne passe plus seulement par l’oreille, rappelle la commissaire de l’exposition, Anne-Laure Chamboissier. Delete (2007), série de vinyles des Beatles dont les sillons ont été effacés par Fujimoto – pour l’artiste, le son est une « construction cérébrale » –, en fait la démonstration, comme le catalogue de l’exposition « Phono/Graph » (2014), dont tourner les pages provoque la jouissance de la vue, du toucher et de l’ouïe.