La qualité des ouvrages comme la notoriété du vendeur ont fait le succès de cette deuxième vacation.
Paris - Depuis 2015, Pierre Bergé a entrepris de se séparer de sa collection de livres de 1 600 ouvrages. Six ventes ont été programmées, organisées conjointement par sa propre maison de ventes et Sotheby’s. La première, en décembre 2015, avait déjà rencontré un franc succès avec 11,6 millions d’euros récoltés, dépassant l’estimation haute (10 millions d’euros). C’est un nouveau succès que vient de remporter l’homme d’affaires et collectionneur français puisque le deuxième volet de cette dispersion a recueilli 4,8 millions d’euros, dépassant encore une fois son estimation (3,6 millions d’euros) les 8 et 9 novembre à Drouot.
Dans une salle comble, les enchères étaient internationales, tant au téléphone que sur Drouot live. Les institutions françaises se sont également manifestées. À titre d’exemple, la Bibliothèque nationale de France (BnF) a préempté deux lots. « Cela prouve que le marché du livre résiste bien dans un contexte qui n’est pas facile. Les collectionneurs sont sélectifs, certes, mais nous sommes rassurés de constater que la passion de Pierre Bergé pour la littérature est partagée », a commenté Benoît Forgeot, expert de la vente. « Ce n’est pas seulement la dispersion d’une bibliothèque, mais c’est aussi la reconnaissance d’un goût, d’une manière d’être de ce lecteur passionné et sans œillères », soulignait l’expert. L’effet Pierre Bergé est toujours aussi vif. « Une bibliothèque anonyme n’aurait probablement pas obtenu les mêmes prix. Pierre Bergé est incontestablement une valeur ajoutée ».
Un public passionné de XIXe
La première vente était très différente de celle-ci. D’abord, il s’agissait d’un florilège montrant l’étendue du « goût Bergé », mais les ventes qui suivent – dont celle-ci –, sont des ventes thématiques. En effet, la vacation était entièrement dévolue à la littérature du XIXe siècle, découpée en quatre chapitres : les précurseurs, le courant romantique, Gustave Flaubert – l’écrivain fétiche de Pierre Bergé et les modernes. « Le public était plus spécialisé pour cette deuxième vente », a expliqué Benoît Forgeot. Le lot le plus chèrement adjugé est le manuscrit de Mallarmé, Les Noces d’Hérodiade, qui a obtenu 587 720 euros, suivi de Par les champs et les grèves, 1848, de Gustave Flaubert qui a été cédé à 537 880 euros (est. 400 000 à 600 000 euros). « Certains écrivains suscitent plus la passion des enchères que d’autres, comme c’est le cas de Baudelaire par rapport à Balzac. De ce côté-là, il n’y a pas eu de surprise lors de la vente », a noté l’expert. Les ouvrages du marquis de Sade et de Baudelaire justement se sont très bien vendus. Le taux d’invendus, il s’élève à 20 %, « un taux normal dans une vente de livres », a tenu à préciser Benoît Forgeot. Parmi les lots qui n’ont pas trouvé preneur, plusieurs ouvrages de Walt Withman, qui est pourtant une des icônes de la littérature américaine, à croire que les Américains n’étaient pas au rendez-vous, bien trop préoccupés par les élections présidentielles.
(1) Toutes les estimations sont indiquées hors frais acheteur, tandis que les résultats sont indiqués frais compris.
Total : 4,8 millions d’euros
Estimation : 3,6 millions d’euros
Taux de vente : 80 %
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Vente Pierre Bergé bis
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°468 du 25 novembre 2016, avec le titre suivant : Vente Pierre Bergé bis