Antiquaire éminemment respecté dans la profession, François Fabius, descendant d’une grande lignée d’antiquaires depuis 1882, avait à cœur de défendre les œuvres du XIXe siècle dont il devint un fin expert au contact de son père et de ses oncles.
À son décès précipité en 2006, une page s’est tournée : celle d’une dynastie d’antiquaires, rares représentants des arts d’une période encore trop peu considérée à sa juste valeur aujourd’hui.
Le fonds de sa collection constitue, en sculpture, l’ensemble du XIXe siècle le plus important jamais présenté en vente publique. Et comme l’antiquaire avait une prédilection pour la sculpture créative de Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875) et d’Antoine Louis Barye (1795-1875), c’est autour de ces deux artistes que la vente se cristallise avec, pour joyau, l’important groupe en marbre de Daphnis et Chloé (1874), estimé 1 million d’euros. Ce chef-d’œuvre de Carpeaux, commandé par lord Alexander Hugh Baring, baron de Ashburton (quatrième du nom), est réalisé alors que le sculpteur est en Angleterre où il s’était installé pour fuir les tumultes de la Commune. La prouesse de Carpeaux est d’avoir su donner vie à la pierre pour ce sujet intimiste.
Du sculpteur Barye, la collection réunit cinquante et un bronzes, tous fondus du vivant de l’artiste et souvent auréolés de prestigieuses provenances. Thésée et le Minotaure, première version en bronze à belle patine brune estampillée Barye et numérotée 2 (est. 200 000 euros), provient de l’ancienne collection d’Antoine Marie d’Orléans, duc de Montpensier et infant d’Espagne (1824-1890), avant de faire partie des collections du roi du Portugal. Autre œuvre majeure, L’Éléphant, pièce unique fondue en 1832, à belle patine brune (est. 300 000 euros), a appartenu aux collections du duc de Nemours et de David-Weill.
Les 26 et 27 octobre à la Galerie Charpentier, Sotheby’s en association avec Piasa, 76, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris-8e, tél. 01 53 05 53 05, www.sothebys.com
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Vente Fabius, la fin d’un empire
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°640 du 1 novembre 2011, avec le titre suivant : Vente Fabius, la fin d’un empire