Une quinzaine de galeries européennes tentent d’insuffler, en juillet, une énergie estivale à la capitale islandaise.
REYKJAVÍK (ISLANDE) - À priori, on penserait que les galeries sont tombées sur la tête en voulant créer, pendant un mois, un district artistique à Reykjavík, dans un pays, l’Islande, en faillite et qui a involontairement perturbé l’espace aérien avec le nuage émanant de son désormais célèbre volcan Eyjafjallajökull. Mais ne nous y trompons pas. Ces galeries ne se pressent pas au chevet d’un mourant. Elles ne sont pas non plus animées par le désir de créer un événement propitiatoire, comme la biennale « Prospect » à La Nouvelle-Orléans (États-Unis) après l’ouragan Katrina. Non, l’idée est de raviver l’énergie que la galerie Raster (Varsovie) avait su provoquer en fédérant, en 2006, dix galeries européennes, notamment les Parisiennes gb agency ou Jocelyn Wolff, dans une villa abandonnée de la capitale polonaise. Une initiative symptomatique de la lassitude rampante vis-à-vis du système des foires. « L’idée est de réaliser un projet sans dimension commerciale, dans un lieu «périphérique», où une scène mérite d’être découverte tout autant qu’une histoire, un paysage et un contexte qui puissent être liés à un projet de vacances. Cela repose sur la réactivité des galeries et leur capacité à générer des projets/expositions rapidement, et à financer leurs activités », indique Jocelyn Wolff.
Pour la galerie Raster, à l’initiative de ce nouveau projet, Reykjavík présente un potentiel similaire à Varsovie, notamment une forte communauté artistique méconnue. « Je ne suis pas trop pour les stéréotypes, mais nous [les Polonais] ressemblons assez aux Islandais pour le côté ouvert, brouillon. Il y a du romantisme là-dedans », indique Lukasz Gorczyca, directeur de Raster. Et d’ajouter : « Nous voulons aussi souligner que l’économie n’est pas la seule chose qui compte. Nous voulons montrer que tout ce que nous faisons n’a de sens que si nous sommes connectés internationalement. Si on a un bon groupe, on peut créer un bon centre. »
Le groupe des quatorze galeries ayant accepté de participer pendant un mois à cette « Villa Reykjavík » est en effet bien alléchant, avec des enseignes très pointues comme Jan Mot (Bruxelles), Jocelyn Wolff, Johann König (Berlin), Tulips & Roses (Vilnius) ou Zero (Milan). La galerie Foksal (Varsovie) prévoit, dans son accrochage, Monika Sosnowska et Wilhelm Sasnal, tandis que Hollybush Gardens (Londres) met en exergue Johanna Billing. De son côté, Kling & Bang (Reykjavík) permet aux artistes Anna Hrund Másdóttir et Sigríður Torfadóttir Tulinius de monter un jardin potager dans un espace urbain. Concerts, rencontres et performances, notamment du duo Prinz Gholam, sont au menu des quinze premiers jours. « Lorsque nous avions fait la «Villa Varsovie», nous n’avions pas seulement attiré un public de professionnels, mais aussi de non-initiés, rappelle Lukasz Gorczyca. Or, dans les grands centres établis, les professionnels travaillent pour les professionnels. » Le défi, pour de telles opérations, est justement de ne pas rester en vase clos.
Du 9 au 31 juillet, en différents lieux du centre-ville de ReykjavÁk (Islande), www.villareykjavic.com, tlj du 10 au 16 juillet 12h-18h, du jeudi au samedi du 17 au 31 juillet 13h-17h
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Vacances à ReykjavÁk
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Abonnez-vous dès 1 €- Organisateur : galerie Raster (Varsovie)
- Nombre d’exposants : 14
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°329 du 9 juillet 2010, avec le titre suivant : Vacances à ReykjavÁk