Grande Vague, Sète de Gustave Le Gray (1857) est en vente le 8 novembre chez Yann Le Mouel, à Drouot (Paris).
Dans son traité paru en 1852 (Photographie : nouveau traité théorique et pratique), Gustave Le Gray (1820-1884) proclamait : « J’émets le vœu que la photographie, au lieu de tomber dans le domaine de l’industrie, du commerce, rentre dans celui de l’art. » Cette phrase résume à elle seule la position qu’a défendue Le Gray tout au long de sa carrière, soit une vision artistique du médium. Pour lui, un photographe peut être un artiste.
À partir de 1856, Gustave Le Gray commence, sur les côtes normandes et méditerranéennes, une série de marines qui vont recueillir un immense succès en France et en Angleterre. « Mais au-delà de la prouesse technique […], il va réaliser des œuvres d’art, réussir la transposition photographique d’un sujet traité depuis des siècles par les peintres flamands, hollandais, français et anglais, mais dans une manière qui l’apparente à Courbet et, plus tard, aux impressionnistes », écrit Sylvie Aubenas dans son ouvrage consacré au photographe (Gustave Le Gray - 1820-1884, éd. Gallimard, 2002).
Au milieu du XIXe siècle, ce sont encore les balbutiements de l’instantané. La plupart des photographes n’arrivent pas à exposer correctement sur une même photographie le ciel et le paysage. Gustave Le Gray va y parvenir en imprimant deux négatifs sur une même feuille de papier – l’un de la mer et l’autre du ciel –, les deux images n’étant pas toujours saisies le même jour, ni au même endroit. Ici, le photographe emploie la technique du collodion sur verre.
Ce tirage a été acquis au milieu des années 1970 et est resté dans la même famille depuis, dans un bel état. « L’état de conservation est ce qui compte le plus », souligne Charlotte Barthélemy, expert de la vente. En 1999, chez Sotheby’s Londres, un autre tirage de cette vague, issu de la collection Marie-Thérèse et André Jammes, a enregistré le tout premier record dans l’histoire du marché de la photographie, soit 794 000 euros.
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Une vague va-t-elle submerger Drouot ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°780 du 1 novembre 2024, avec le titre suivant : Une vague va-t-elle submerger Drouot ?