Une rude simplicité

PARIS. Les premières créations d’Alexandre Noll remontent à 1925. Dix ans plus tard, reconnaissables entre toutes, elles se présentent sous la forme de pièces uniques en bois, taillées dans la masse au ciseau, à la gouge, et ensuite polies. Il fabrique des pieds de lampe en bois laqué noir ou en ébène incrusté de nacre ou d’éclats d’ivoire, des manches d’ombrelle, avant de s’intéresser aux meubles et aux sculptures. Noll bannit les bois veinés, leur préférant les matériaux unis : le sycomore pour sa blondeur, l’acajou pour sa sensualité, le teck pour son grain d’une dureté quasi minérale, l’orme pour sa rusticité et l’ébène pour son opulence. Le bois doit se suffire à lui-même, sans jamais présenter la blessure d’un métal, d’une charnière ou d’un rivet. Parmi les 170 pièces sélectionnées par la Galerie du passage, figurent des sculptures (entre 50 et 150 000 francs), des meubles (à partir de 150 000 francs), dont une armoire à magnum en ébène datant des années quarante, un buffet en ébène, un berceau en sycomore, ou encore un bureau lui ayant appartenu, mais aussi des objets usuels : coupes, cendriers, pichets, pieds de lampe (de 8 à 15 000 francs).