Photo Beijing a lancé son édition inaugurale et entend s’imposer dans cette spécialité.
PÉKIN - La première foire internationale de photographie contemporaine en Asie s’est déroulée du 6 au 9 septembre à Pékin. Photo Beijing entend se positionner sur ce marché chinois naissant. L’événement qui a pâti d’un programme monté à la hâte et d’un calendrier qui a coïncidé avec l’attractive foire d’art contemporain ShContemporary à Shanghaï (lire ci-contre), devrait à l’avenir muscler sa formule.
Édition zéro
« Alors que le marché international de la photographie progresse, le moment était venu de pousser ce marché en Chine où existent de bons artistes contemporains et des collectionneurs novices », explique Dong Mengyang, à la tête de la société privée d’organisation de foires Beijing Artfair Culture Co. Cette dernière a jumelé Photo Beijing et Art Beijing, la FIAC pékinoise située au cœur de la capitale, dont la troisième édition a été labellisée par le Comité national d’organisation des Jeux Olympiques au titre des activités culturelles phares de Pékin. Dans un hall à l’écart, Photo Beijing a réuni seize institutions privées et galeries où prédominaient dix lieux chinois établis. À l’exemple de Three Shadows Photography (Pékin), Shanghart Gallery (Shanghaï) ou Platform China Contemporary (Pékin), ces derniers se sont focalisés sur la scène asiatique avec des photographies, vidéos et installations signées de Ma Liuming, Qiu, Wang Qingsong, Chen Jiagang ou Chen Wei avec des prix allant de 1 200 euros à plus de 30 000 euros. Approchées trop tardivement, des galeries occidentales n’ont pas répondu présent dans le contexte troublé des Jeux Olympiques. Seules participations européennes, la galerie berlinoise Caprice Horn, qui a montré Julia Fullerton-Batten et Mitra Tabrizian, et l’agence romaine de projets culturels Contemporary Arts Society ont néanmoins compté parmi les rares exposants à avoir vendu des pièces à des collectionneurs européens et chinois. « Leur recherche portait sur de nouveaux talents tel Tan Xuebing qui se négocie autour de 3 000 euros, des prix moins élevés qu’à Art Beijing », observe Morgan Morris, directrice de cette structure italienne. « Photo Beijing doit être perçue comme une édition zéro, pas encore une foire », notait Romain Degoul, de la galerie locale Paris-Beijing. Cette enseigne défend notamment la jeune étoile montante Wen Fang qui fait partie des vingt-cinq stars de l’art contemporain chinois sollicitées par la maison de couture Dior en vue d’une exposition inaugurée le 9 novembre prochain au Ullens Center for Contemporary Art (UCCA).
Un bilan plombé
L’absence de signalétique indiquant le hall de Photo Beijing a plombé le bilan en dépit d’une fréquentation payante de 15 000 visiteurs, selon les organisateurs ; du billet couplé pour les deux foires à 50 yuans (5 euros) et du prix attractif des stands, autour de 180 euros le m2, doublé d’un discount de 20 % qu’octroyait le joaillier suisse Charriol, sponsor de Photo Beijing. De bon niveau, cette foire pionnière a souffert d’une édition d’Art Beijing moins exigeante. Elle a aussi pâti de la taxe de 33 % appliquée aux œuvres d’art importées et restées invendues. Mais le marché chinois reste prometteur. Forte des vacations à succès que montent les maisons de ventes aux enchères chinoises depuis 2006, Photo Beijing a été accompagnée d’un forum pédagogique autour du marché de la photographie. « Ce marché n’est pas encore mûr en Chine », prétend Dong Mengyang alors que, dans l’ombre, une trentaine de collectionneurs chinois importants venus de l’art contemporain sont déjà actifs. Ambitionnant de s’imposer d’ici cinq ans comme la foire de référence en Asie dans cette spécialité, la seconde édition de Photo Beijing, du 26 au 30 avril 2009, a haussé son budget de 200 000 à 500 000 euros. Objectif : doubler de taille dans un nouveau hall jouxtant Art Beijing, s’élargir à des galeries internationales de renom et attirer les collectionneurs japonais et coréens. Selon Dong Mengyang, cette édition améliorée de Photo Beijing pourrait intéresser de nouveaux sponsors comme la maison de luxe Hermès et le groupe LVMH.
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Une première
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°288 du 3 octobre 2008, avec le titre suivant : Une première