Une manchette ornée d’un hippopotame

C’est en 1957 que le joaillier crée son premier bracelet animalier, une pièce emblématique de son répertoire qui a fait sa renommée. Il va recourir à un vaste bestiaire aux couleurs vives : grenouilles, zèbres, singes, grands félins, etc. Le modèle de l’hippopotame, conçu vers 1970, est rare en haute joaillerie.

Le joaillier va ainsi séduire la haute société américaine. Il comptait parmi ses clientes la duchesse de Windsor, l’actrice Elizabeth Taylor, qui n’hésitait pas à porter ses bijoux dans ses films, mais aussi la première dame des États-Unis, Jacqueline Kennedy Onassis. Cette dernière lui a notamment commandé des presse-papiers comme cadeaux officiels de la Maison-Blanche.

Estimé entre 15 000 et 25 000 €, le bracelet a été adjugé au-dessus de son estimation haute.En 2011, un bracelet animalier à tête de lionne et en corail cette fois, issu de la collection Elizabeth Taylor, avait été adjugé 167 000 €.

David Webb (1925-1975), originaire de Caroline du Nord, s’installe à New York où il ouvre son atelier en 1948. Dans les années 1960, il est au sommet de sa gloire. Ses bijoux alliant élégance et parfaite maîtrise technique sont à la fois modernes et intemporels. Puisant son inspiration dans l’histoire de l’art et notamment l’Antiquité – il visitait le Metropolitan Museum chaque semaine –, le créateur imaginait des pièces tout à fait originales.

Le « Houdini de l’or » : c’est ainsi qu’était surnommé Webb pour ses capacités à créer de l’illusion. Ayant beaucoup étudié la composition de l’or, il avait inventé des alliages ayant la patine de l’or ancien. Pour ce bijou, il a utilisé une méthode ancestrale, le travail de l’or au repoussé, qu’il a alliée à de l’émail, dont il avait une grande maîtrise et s’était fait une spécialité.