Une huile sur toile de Marie Bracquemond

Cette figure discrète, élève d’Ingres, a été quelque peu éclipsée par son mari, peintre, céramiste, graveur et pionnier du japonisme en France. Ensemble, ils ont élaboré une œuvre commune et, entre 1871 et 1881, ont fourni des modèles pour la manufacture Haviland de Limoges. L’œuvre de Marie, tombée quelques temps en désuétude, a été redécouverte à l’occasion d’expositions consacrées aux femmes impressionnistes, comme celle de 2008 à Francfort ou en 2019, dans le parcours « Femmes, art et pouvoir », au Musée d’Orsay.

L’œuvre provient du fonds Félix (1833-1914) et Marie (1840-1916) Bracquemond qui avait été conservé jusqu’alors par un de leurs descendants. Le couple d’artistes s’était rencontré au Louvre et marié en 1869. La toile a probablement été peinte peu après leur installation à Sèvres, et présentée à la huitième et dernière exposition impressionniste en 1886.

Marie Bracquemond est considérée par le critique d’art Gustave Geffroy (1855-1926), comme une des trois « grandes dames » de l’impressionnisme avec Berthe Morisot et Mary Cassatt. Comme c’est le cas ici, elle aimait représenter le thème de la figure féminine en plein air mais aussi des enfants, dont son fils Pierre qu’elle a portraituré à de nombreuses reprises.

Signée « Marie B » en bas à gauche, la toile était estimée 15 000 à 20 000 euros et a largement dépassé son estimation. Jusqu’à présent, son record était détenu par un Portrait de Félix Bracquemond dans son atelier, 1886, adjugé 36 340 euros en 2008. La vente de la collection Marie et Félix Bracquemont a atteint un total de plus de 2 millions d’euros – 100 % des lots ont été vendus –, dont 26 préemptions (du Musée d’Orsay, des Arts décoratifs ou encore du Mobilier national).