Les galeristes ont retrouvé leur optimisme lors de la vingt-quatrième Fiac. À une organisation plus professionnelle de la foire et aux efforts des participants pour offrir les meilleures pièces, s’ajoutait un ensemble de ventes qui semblait indiquer une nette reprise du marché.
PARIS - "Le climat est bon et l’ambiance nettement meilleure que les autres années". Cette appréciation de François Ditesheim, de la galerie genevoise Jan Krugier, Ditesheim & Cie, semble partagée par nombre des participants à la Fiac. "Les ventes vont au-delà de nos espérances, poursuit le galeriste qui proposait 'Aspect de l’art suisse', tout en déplorant le manque de collectionneurs étrangers : quelques Américains, pas plus de Suisses que d’habitude et l’absence totale de Japonais". Pourtant, le galeriste parisien Marwan Hoss se félicitait dans le même temps d’avoir beaucoup vendu "à de très grands collectionneurs étrangers". Avant de poursuivre : "C’est formidable ! Il y a longtemps que je n’avais pas vu ça. Les gens ne discutent même plus les prix !" Le constat était le même sur le stand de la galerie Rodolphe Janssen : "J’ai vendu, en quelques heures, dix pièces de 15 à 20 000 francs. Je n’ai jamais vu ça !" Si Michel Rein, de Tours, qui présentait des pièces de jeunes artistes, avouait avoir vendu ou être en contact avec des institutions, il semble bien pourtant que la reprise constatée soit avant tout le fait de collectionneurs privés. Une galeriste de la rue de Seine déclarait même que, depuis un mois, les achats s’étaient multipliés dans sa galerie et qu’après New York, la reprise se faisait réellement sentir à Paris.
Du côté des autres galeries suisses, invitées d’honneur de la manifestation, la satisfaction semblait également de mise. "C’est mieux que prévu", précisait-on également sur le stand de la galerie Walcheturm de Zurich, qui proposait des photographies d’Ugo Rondinone. Chez Analix - B & L Polla, Claudia Cargnel, directrice de la galerie, estimait que "le public est intéressé et intéressant". En face de son stand, qui réunissait des œuvres de Vanessa Beecroft, le directeur de la galerie genevoise Art & Public, Pierre Huber, jouait dans son accrochage avec le vide – deux pièces de Bertrand Lavier – et le plein – un cabinet de photographies. Celles-ci étaient d’ailleurs particulièrement présentes au gré des allées de la Fiac. D’un format "bourgeois", s’inscrivant facilement dans un appartement et d’un prix relativement peu élevé, elles se vendent aujourd’hui plutôt mieux que les œuvres réalisées sur d’autres supports. Sur le stand de la galerie Gilles Peyroulet, qui jouait elle aussi la carte de la photographie, on se félicitait également "de la meilleure finition du stand et du renforcement du professionnalisme de la foire". Ernst Beyeler, "motivé par l’invitation de la Suisse", revenait cette année après une longue absence et déclarait : "Je connais peu le marché parisien. Je travaille beaucoup plus aujourd’hui avec la Corée, le Japon et l’Amérique. La Fiac est surtout pour moi l’occasion de montrer la maquette de mon musée". À côté d’un bel ensemble de Giacometti, le galeriste bâlois présentait en effet, en avant-première, sa fondation qui ouvrira le 21 octobre à Bâle-Riehen. En face, la galerie Gmurzynska de Cologne et Zoug dévoilait l’un des stands phares de la foire. Une belle toile de Magritte, L’aimant (1945), côtoyait un tableau de Schwitters de 1941 et des céramiques de Pablo Picasso, malheureusement peu mises en valeur par les socles de son fils Claude.
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Une Fiac « formidable »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°45 du 10 octobre 1997, avec le titre suivant : Une Fiac « formidable »