La 22e édition de la Fiac, qui se tiendra du 3 au 9 octobre à l’Espace Eiffel-Branly, regroupera 121 galeries, contre 160 l’an dernier et 180 l’année précédente. Bien avant la défection en juillet de neuf galeries françaises, qui préparent un nouveau salon indépendant, le Cofiac avait entrepris d’organiser une Fiac de plus courte durée, pour mieux attirer les galeries étrangères, ainsi que de mieux sélectionner les participants. La promesse n’est tenue qu’à moitié.
PARIS - Les gérants des neuf galeries qui ont quitté le Cofiac, organisateur de la Fiac, ne tiendront pas, comme ils l’avaient espéré, un autre salon en octobre. Selon Michel Durand-Dessert, l’un des galeristes rebelles, la Préfecture de police a affirmé le 8 septembre que des impératifs de sécurité interdisaient la tenue du salon dans le lieu choisi par les neuf et qu’ils entendent encore garder secret.
Beaucoup de mal à payer leurs stands
Regroupées en association, l’Ama (Art moderne et actuel), les neuf galeries reprochaient au Cofiac une structure figée et une attitude commerciale trop peu dynamique. Elles comptent monter des manifestations ponctuelles dans leurs galeries pendant la durée de la Fiac et travaillent sur l’organisation d’un autre salon l’année prochaine – vraisemblablement au mois de février.
De son côté, l’O.I.P. (Organisation idées promotion), gestionnaire du salon, cherche à minimiser la portée de la défection des neuf, dont deux d’entre elles, la galerie Dina Vierny et la galerie Marc Blondeau, n’exposaient déjà plus à la Fiac. L’organisation laisse également entendre que certaines auraient, en tout cas, eu beaucoup de mal à payer leurs stands quai Branly…
"Regardons les noms. Ceux qui restent à la Fiac – Lelong, Denise René, Jan Krugier, Gmurzynska –, sont plus importants que ceux qui sont partis", nous a confié Henri Jobbé-Duval, Directeur de la communication à l’O.I.P et l’un des fondateurs de la Fiac.
"Nous sommes désolés que ces exposants ne soient plus là. Le comité avait la volonté d’évoluer doucement, les neuf ont précipité le mouvement. Ils s’y sont pris un peu tard et de façon brutale, ce qui a généré des malentendus." Après 1994, année "déstabilisante", selon Henri Jobbé-Duval, qui a vu la Fiac contrainte de déménager du Grand Palais au quai Branly, l’édition 1995 "ne devrait pas être très différente des autres." Son organisation a tout de même connu quelques difficultés.
Jean-Michel Wilmotte remercié
Retenu pour dessiner un cadre plus élégant que celui, plutôt rudimentaire, de l’Espace Eiffel-Branly, l’architecte Jean-Michel Wilmotte a finalement été remercié en juillet. Plusieurs de ses projets avaient été rejetés par l’O.I.P., et bien des galeristes craignaient de voir une Fiac signée Wilmotte dévier de sa vocation commerciale première et devenir trop mondaine, trop parisienne et trop design.
Le nombre de galeries étrangères, qui auraient dû donner à la Fiac l’éclat international dont elle a tant besoin, surtout face à la concurrence croissante de la foire de Bâle, diminue encore cette année. Malgré les dates resserrées de l’édition 1995 (six jours contre neuf l’année dernière, avec en conséquence des frais de séjour moins élevés), seules 58 galeries étrangères, contre 67 l’an dernier, feront le voyage à Paris.
En baisse constante depuis cinq ans, le nombre des marchands américains à l’Espace Eiffel Branly (quatre contre huit en 1994, et quatorze en 1993) est devenu tout simplement insignifiant. En revanche, neuf galeries, toutes de Londres, représenteront la Grande-Bretagne, pays "invité d’honneur" de l’édition 1995 (voir encadré).
Une vingtaine d’expositions personnelles
L’annexe "Jeunes galeries, nouvelles tendances", qui l’an dernier avait permis à la Fiac de mettre pour la première fois en valeur des artistes moins confirmés, disparaît cette année. Une vingtaine de galeries, qualifiées de "jeunes" par l’O.I.P., se fondront dans la masse des exposants.
Il y aura moins d’installations et de vidéos, mais une vingtaine d’expositions personnelles. Karsten Grève organise une exposition d’œuvres récentes de l’artiste français Bernar Venet, dont une sculpture monumentale sera exposée à l’entrée de la Fiac. La galerie Beaubourg montre des sculptures et peintures de Louis Cane, celle de Lucien Durand expose des sculptures "interactives et vivantes" tandis que la galerie Sapone présente un "Hommage à Hans Hartung", qui comprendra des œuvres allant de 1950 à 1989.
La galerie Willy D’Huysser, de Bruxelles, marque son 25e anniversaire avec un "one man show" consacré à Marcel Broodthaers, l’inclassable artiste belge décédé en 1976.
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Une Fiac contestée
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°18 du 1 octobre 1995, avec le titre suivant : Une Fiac contestée