Grand rendez-vous international des collectionneurs et institutions du monde entier, le Salon du dessin se tiendra du 8 au 12 avril dans les salons Hoche à Paris. Des feuilles de Francesco Guardi, du Guerchin, de François Boucher, Hubert Robert, Louis-Léopold Bailly, et bien d’autres, seront proposées aux visiteurs dans une gamme de prix allant de 20 000 à 600 000 francs.
PARIS - Plus de 8 000 visiteurs se sont pressés en 1998 dans les salons Hoche pour assister à cette grande manifestation internationale qu’est devenu au fil des années le Salon du dessin. Pour cette huitième édition, vingt-cinq exposants européens présenteront environ 800 dessins. À côté des spécialistes français, dix grands galeristes européens, de l’Anglais Agnew’s à l’Allemand Arnoldi-Livie, en passant par le Suisse Arturo Cuellar, seront présents. L’an dernier, le salon avait généré un chiffre d’affaires de 30 millions de francs. Une étude réalisée par les organisateurs montre que le prix moyen des transactions se situe dans une fourchette comprise entre 20 000 et 200 000 francs, les plus importantes atteignant 600 000 francs. En 1998, 45 % des ventes s’étaient faites au moment du vernissage et 10 à 20 % après le salon, au sein des galeries. Les deux tiers des transactions avaient été conclues avec des clients français, plus du tiers d’entre elles avec des particuliers et 20 % avec des marchands. “Le marché du dessin a connu depuis ces dix dernières années une progression spectaculaire, atteignant un niveau de prix jusqu’ici réservé à la seule peinture et devenant ainsi un secteur majeur du marché de l’art”, explique Didier Aaron. Le dessin français sera particulièrement à l’honneur, notamment sur le stand de la galerie Talabardon & Gautier qui s’était fait remarquer lors des éditions précédentes par la richesse de ses découvertes : en 1996, une feuille extrêmement rare d’Adam Elsheimer, Le désespoir de l’artiste (vers 1600), acquise par le musée de Munich ; en 1997, Le repos d’Hercule (vers 1595), un dessin d’Annibale Carrache pour le palais Farnèse. Elle exposera cette année une feuille de Jean-Baptiste Greuze, La Florentine, exécutée au tout début de la carrière du peintre français, alors qu’il était âgé de 25 ans, et un dessin un peu plus tardif de Louis Carrogis Carmontelle, Le Tartuffe (1760-1770).
Chassériau et Coypel
Bruno de Bayser présentera un lavis brun sur esquisse au crayon de François Marius Granet, Vue de la Trinité des Monts à Rome prise de la Villa Médicis, une Étude de femme allongée pour figure plafonnante d’Eustache Le Sueur, pierre noire et rehauts de craie blanche sur papier beige, ayant appartenu à René Huyghe, et un dessin à la mine de plomb de Théodore Chassériau, Portrait de Berthe de Prailly enfant. À Rome de juillet 1840 à janvier 1841, Chassériau avait fait la connaissance de cette famille amie du Père Lacordaire, lorsqu’il a exécuté le portrait de la petite fille qui deviendra comtesse de Guichen.
Antoine Laurentin accrochera lui aussi un dessin de Chassériau, un Portrait de femme à la mine de plomb avec rehauts de craie blanche daté du 21 mai 1851, ainsi qu’une aquarelle de Signac, Voiles jaunes devant la Salute, et une aquarelle de François Bonvin, Plage de Mers, en rapport avec un tableau conservé au Musée de Gouda. Pour sa part, Éric Coatalem s’est intéressé à un pastel de Charles-Antoine Coypel, Portrait présumé de Saïd Effendi, fils de l’ambassadeur turc Tchelebi Mehemet Effendi que le sultan Ahmed III avait envoyé à Versailles pour féliciter le jeune Louis XV de son accession au trône. Il montrera également une feuille de grandes dimensions (395 x 525 mm) de Michel-Ange Houasse, Vue d’un jardin romain avec la statue de Flore, à la pierre noire avec essais de lavis d’encre grise dans la marge, à rapprocher du tableau qui se trouve au palais de La Granja, à Ségovie. On ne connaît qu’un petit nombre de ses dessins, conservés pour la plupart à la Bibliothèque nationale de Madrid. Les visiteurs pourront en outre admirer des feuilles de quelques grands maîtres italiens : chez Paul Prouté, La Vierge et l’Enfant entourés de saint Francis, saint Louis de Toulouse et sainte Catherine, plume et encre brune, lavis brun, du Gerchin ; chez Éric Coatalem, le portrait de Giovanni Saccanori par Ottavio Leoni ; à la galerie Colnaghi, Venise vue du Rialto et de la Riva del Vin par Francesco Guardi...
À noter encore deux conférences ouvertes à tous les visiteurs : “L’Autoportrait dessiné, de Raphaël à David, une esquisse d’un genre personnel” par Nicolas Turner, ancien conservateur du département des Dessins du British Museum et du Getty, et “Les orientations et les choix des collectionneurs dans le dessin français” par Louis-Antoine Prat.
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Un rendez-vous qui s’impose
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°80 du 2 avril 1999, avec le titre suivant : Un rendez-vous qui s’impose