PARIS - En renouvelant son cheptel, le Pavillon des arts et du design, organisé du 30 mars au 3 avril à Paris, s’est nettement amélioré par rapport à l’an dernier.
Certains stands furent exceptionnels, comme celui de Franck Laigneau (Paris) avec sa belle paire de fauteuils emblématiques de Lars Kinsarvik. Son jeune confrère parisien Oscar Graf n’a pas non plus démérité en proposant un ensemble dédié au japonisme. La rigueur de Clara Scremini (Paris) ne s’est pas démentie avec les très beaux objets en verre d’Ann Wolf. Les Flak (Paris) avaient orchestré des face-à-face aussi judicieux que malicieux entre masques primitifs et objets industriels, mêlant ainsi un masque de guérisseur Irokwa et un spécimen de plongée de 1940.
4 Josef Albers vendus
Autre réussite, le rapprochement entre la peinture aborigène présentée par Stéphane Jacob (Paris) et les œuvres des peintres voyageurs accrochés par Philippe Heim (Paris). La palme revenait sans doute au stand aussi aéré que cohérent de Matthieu Richard (Paris) autour de Mathieu Matégot. On aura pu regretter parfois un petit air général un peu trop bourgeois tempéré, ou inversement un surcroît de bling-bling sur deux stands saturés de meubles métalliques. Surtout, le nettoyage doit se poursuivre côté art moderne et contemporain. Hormis quelques exceptions, comme Jean-François Cazeau (Paris) et son joli dessin de Juan Gris, Michel Vidal (Paris) et sa sculpture de Tetsumi Kudo ou encore les Survage de la Galerie des Modernes (Paris), cette section traînait la patte.
Le commerce fut dans l’ensemble convenable. Hopkins-Custot (Paris) a fait un carton en vendant quatre tableaux de Josef Albers et dix pièces d’Ian Davenport lors du cocktail de preview de la banque HSBC. De son côté, Oscar Graf a cédé la grande armoire d’Edouard Lièvre et une table d’Edward Godwin. Matthieu Richard s’est aussi défait d’une bonne partie de son stand. « On est plutôt contents, j’ai renoué avec des gens qui ne viennent plus en galerie et n’achètent que sur les foires », confiait Loïc Bigot de Tools (Paris) après s’être délesté de deux exemplaires du fauteuil en bambou de Yuya Ushida. Le galeriste a notamment rencontré quelques architectes et un joaillier de la place Vendôme désireux de travailler avec certains de ses designers.
Le climat ne fut toutefois pas euphorique. « C’est un peu mou, j’ai des dizaines de touches, mais cela ne se débloque pas. J’ai l’impression que peu de décorateurs sont venus et beaucoup moins de gros clients », estimait Anne Autegarden (Bruxelles). La 88 Gallery (Londres) a pour sa part vendu plus de petites pièces que de grandes. « Les gens sont lents à se décider, ils reviennent plusieurs fois », confiait Todd Merrill (New York). Le Musée Adrien-Dubouché à Limoges a toutefois montré de l’intérêt pour l’installation Folly de Beth Katleman. Mais de plus en plus, le succès d’un salon ne se jauge que sur la durée. « Il faut être patient et retravailler les contacts après la foire, souligne Jean-François Cazeau. Présent sur Art Élysées en octobre 2010, j’ai concrétisé une grosse vente deux mois après le salon. »
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Un Pavillon dépoussiéré
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°345 du 15 avril 2011, avec le titre suivant : Un Pavillon dépoussiéré