Un gratte-ciel pour Christie’s

Perpectives de déménagement pour Christie’s New York

Le Journal des Arts

Le 1 mai 1996 - 347 mots

À l’étroit dans son siège de Park Avenue, Christie’s New York pourrait se faire construire de nouveaux locaux, en plein cœur de Manhattan, sur un emplacement un temps convoité par sa rivale Sotheby’s.

NEW YORK (de notre correspondant) - Christie’s envisagerait de profiter de la restructuration d’un ancien grand magasin de midtown pour y installer 22 000 m2 de bureaux. Combinant la rénovation de l’espace existant et la construction d’un gratte-ciel, ce programme immobilier est d’une ampleur considérable. Selon les règles d’urbanisme applicables dans le secteur, le promoteur Steven Roth pourrait construire jusqu’à 110 000 m2 sur ce terrain. Proche de Bloomingdale’s, il offrirait à Chris­tie’s une place de choix, à quelques centaines de mètres à peine de son siège actuel, dont l’exiguïté devient pesante.
 
Mais ce besoin d’espaces nouveaux est peut-être aussi motivé par le désir de ravir la place à Sotheby’s, son éternelle rivale. Même si cette dernière occupe une belle surface (18 000 m2) dans un immeuble situé à l’extrême est de Manhattan, la presse newyorkaise a en effet révélé que Sotheby’s avait envisagé la première de s’associer au projet de Steven Roth, en se proposant d’y occuper une surface de 44 000 m2, soit le double de ce que prévoit actuellement Christie’s. Elle se serait même associée au promoteur pour développer son projet de ligne ferroviaire souterrain reliant l’aéroport au site, déchaînant au passage la colère du voisinage qui craint de voir la circulation alentour sérieusement entravée.

L’affaire a tourné court il y a environ un an, lorsque Steven Roth a finalement estimé que l’installation de commerces traditionnels au rez-de-chaussée offrirait un meilleur rendement. C’est alors seulement que Christie’s se serait mise sur les rangs. Aucun chiffre sur le coût d’un éventuel déménagement n’a été publié jusqu’ici, même si l’on murmure que Christie’s aurait déjà négocié une réduction d’impôt auprès de la Ville de New York en échange de la promesse de rester à Manhattan. Et bien qu’aucun accord n’ait été conclu entre les intéressés, la mobilisation des riverains contre le projet ferroviaire risque d’entraîner des retards considérables dans la construction du nouveau complexe.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°25 du 1 mai 1996, avec le titre suivant : Un gratte-ciel pour Christie’s

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