Lors de la vente aux enchères des 8, 10 et 11 juin, à l’orangerie du château de Cheverny (Loir-et-Cher), Philippe Rouillac proposera Vénus et l’Amour voleur de miel (1532), un panneau en bois de tilleul (52,5 x 37 cm) signé Lucas Cranach et estimé 6 à 8 millions de francs.
L’œuvre représente un thème familier du grand maître : l’Amour poursuivi par les abeilles, auxquelles il a volé du miel, se réfugie auprès de sa mère, Vénus, une jeune femme nue avec les yeux en amande, le front bombé, la poitrine menue et de très longues jambes. Initialement tiré du chant XIX de L’Idylle de Yhéocrite (IIIe siècle), la fable s’enrichit plus tard d’une dimension moralisatrice avec la traduction latine proposée par Philippe Malenchton en 1528, que l’artiste a ici fidèlement retranscrite (en haut à gauche) : « Alors que Cupidon volait du miel de la ruche / Une abeille piqua le voleur sur le doigt / Et s’il nous arrive aussi de rechercher des plaisirs transitoires et dangereux / La tristesse vient s’en mêler à eux et nous apportent la douleur. »
Parmi les autres pièces dispersées figurent des archives de haute couture de la Maison Perrier, un ensemble de 20 gouaches et peintures de Sonia Delaunay, un lustre aux nénuphars Art nouveau de Majorelle avec vitraux de Daum, l’écrin de bijoux de Mlle Turquet de Beauregard – poudriers, colliers, clip, bracelets, broches – ou encore un dessin inédit de Matisse daté de 1941, Portrait de Femme (400-500 000 francs).
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Un Cranach à Cheverny
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°128 du 25 mai 2001, avec le titre suivant : Un Cranach à Cheverny