Le salon Grands Antiquaires s’est fermement inscrit dans le calendrier des foires.
BRUXELLES - Sobriété, intimité, qualité. Pour sa seconde édition, le salon Grands Antiquaires, organisé par les marchands Georges et François De Jonckheere sous l’égide d’Art Home, n’a pas failli à son credo initial. Certains exposants n’avaient pas lésiné sur l’artillerie, proposant un masque olmèque au visage hypnotique (1,8 million d’euros, Galerie Mermoz, Paris) ou une peinture riche de détails de Jan Bruegel l’Ancien (530 000 euros, David Koetser, Zurich). On relevait toutefois de légères concessions au jeu de force local, avec la présence d’une ou deux galeries moyennes, sans doute bonnes clientes de la maison de ventes, activité principale d’Art Home.
Si la qualité de quelques rares stands s’avérait chevrotante, celle du public belge a été unanimement saluée par les exposants. « On voit des gens curieux, intéressés, qui ont envie d’acheter, remarque Jean-Jacques Dutko (Paris). Cela change de l’esprit parisien. » Mais entre le désir et le passage à l’acte, la transition n’est pas toujours spontanée. « Soit un objet se vend tout de suite, soit il reste toute la semaine », observe Patrick Claes (Bruxelles) après avoir cédé le soir du vernissage ses deux sculptures songye. Mission accomplie aussi pour Zen (Bruxelles), qui a vendu une gigantesque tête thaïlandaise.
Dans les deux cas, les acheteurs se sont décidés en moins d’une demi-heure. La plupart des marchands ont gentiment travaillé, sans que l’on puisse pour autant parler d’euphorie. « En dehors du dîner et du vernissage, les journées ont été calmes par rapport à notre standard habituel », constatait-on à la galerie Noortman (Maastricht), qui garde cependant bon espoir de vendre à terme son portrait fauve de Rik Wouters (980 000 euros).
Inscrit dans l’agenda des foires, le salon commence à se roder. Reste à régler la question des deux autres boutures d’Art Home. « On a un bébé qui grandit bien, maintenant on va essayer de trouver une formule qui corresponde aux attentes des autres marchands », indique Georges De Jonckheere. Il précise toutefois que « les ventes publiques, qui se sont intensifiées ces six derniers mois, ont une priorité dans l’occupation du bâtiment ». La foire d’art contemporain Art Brussels ayant créé une section design pour avril prochain, le salon Antiquaires du XXe siècle perd de sa pertinence. Georges De Jonckheere envisage du coup une formule généraliste proche de l’esprit de Grands Antiquaires, mais un zeste plus moderne. L’événement coïnciderait, peut-être à une semaine près, avec la foire Tefaf de Maastricht. Un choix périlleux, car le salon néerlandais a renforcé cette année sa section moderne et contemporaine, avec de grosses pointures comme la galerie américaine Gagosian ou la genevoise Jan Krugier, Ditesheim & Cie. Une fois repus avec les deux cent dix-huit exposants de la Tefaf, les collectionneurs auraient-ils d’ailleurs de l’appétit pour un autre salon, aussi sélect soit-il ? Quitte à garder une dynamique XXe, mieux vaudrait peut-être créer une manifestation parallèle à Art Brussels. Les enseignes modernes, de moins en moins ajustées à cette dernière, pourraient alors s’y replier.
- Dates : du 10 au 13 novembre - Nombre de visiteurs : 6 000 - Prochaine édition : du 16 au 19 mars 2006 Allers-retours Paris-Bruxelles vingt-cinq fois par jour, www.thalys.com, tél. 08 92 35 35 36
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Un bébé qui grandit bien
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°226 du 2 décembre 2005, avec le titre suivant : Un bébé qui grandit bien