Des maisons de vente européennes – l’étude Binoche, Finarte España et Finarte Italia – ont choisi d’unir leur forces pour faire face à la concurrence de Sotheby’s et Christie’s. Elles organiseront conjointement, deux fois par an, des ventes d’œuvres d’artistes contemporains espagnols, italiens et français. La première aura lieu le 24 juin à Milan.
MILAN. Une première vente de ce type, associant uniquement Finarte Italia et Finarte España, a été organisée à Milan le 27 mai. Le catalogue, qui rassemblait des œuvres italiennes et espagnoles, constituait un prologue à cette collaboration. Parmi les œuvres proposées figuraient notamment Achrome de Manzoni, une huile sans titre de Scanavino, Le 16 décembre 2040 de Boetti, Silhouettes sur la plage (1971) de Claudio Bravo, Portrait n° 66 (1959) par Saura et une Composition (1956) de Muñoz. Le 24 juin, Finarte España, Finarte Italia et Me Jean-Claude Binoche prendront le relais en organisant conjointement à Milan, via dei Bossi, la première vente aux enchères tripartite européenne. Viendra ensuite le tour du commissaire-priseur à Paris cet automne, parallèlement à la Fiac, puis de Finarte España au printemps 2000, pendant la prochaine édition d’Arco. En unissant leurs forces, ces maisons seront plus compétitives pour affronter à l’échelle internationale les multinationales comme Sotheby’s et Christie’s. L’idée émane de Finarte et Me Binoche. “Nous souhaitons organiser deux ventes par an, portant sur des œuvres d’artistes contemporains français, espagnols et italiens des cinquante dernières années, déclare le commissaire-priseur parisien. L’art contemporain d’Europe continentale pâtit de la concurrence des maisons de vente anglo-saxonnes, plus attentives à la promotion des artistes anglais et américains. Ces ventes conjointes nous permettront de mieux faire connaître les artistes français en Espagne et en Italie, et les artistes espagnols et italiens en France.” Pour Finarte Italia, l’art contemporain constitue le seul terrain où la Péninsule soit à même d’intervenir à armes égales avec les autres pays, sans entraves ni freins protectionnistes. Comme l’explique Matteo Lampertico, chez Finarte, “il s’agit d’un créneau vraiment communautaire, obéissant à des règles du jeu identiques pour tous. Cette initiative ne peut que servir nos artistes, qui pourront ainsi se faire mieux connaître, même à l’étranger. Ce sera aussi l’occasion pour les marchands et les collectionneurs de se tenir au courant en prenant contact avec des réalités artistiques et des marchés jusqu’à présent peu connus”. En effet, à côté des auteurs reconnus, de nombreux autres artistes plus jeunes ou moins célèbres en dehors de leurs pays d’origine sont au catalogue. L’autre nouveauté de cette vente, intitulée “Parcours européens 1960-1990”, vient du caractère historique et scientifique du catalogue, qui sera structuré en chapitres, tous précédés d’une brève introduction : du Surréalisme tardif de Max Ernst à la Trans-avant-garde, un itinéraire à travers cinquante ans d’art, avec une approche inédite et transversale, justement “communautaire”.
Promouvoir l’art contemporain européen
La vente du 24 juin proposera de grands noms comme Tàpies, Fautrier, Dubuffet, Fontana, César, Tinguely, Combas ou Garouste. “Le succès de l’opération dépendra de la qualité de la coopération entre ces maisons, mais aussi du respect et du soutien réciproque qu’elles s’accorderont, indique-t-on chez Finarte. Les bénéfices à venir de l’unification économique dans le monde de l’art ne pourront naître qu’à partir d’initiatives de ce genre, vouées à s’étendre aux marchés de tous les pays membres qui étaient jusqu’à ce jour trop nationaux. Nous pensons que ces initiatives encourageront les opérateurs à investir dans des domaines nouveaux et variés de l’art contemporain.”
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Un axe Milan-Paris-Madrid
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°84 du 28 mai 1999, avec le titre suivant : Un axe Milan-Paris-Madrid