La stratégie déployée par la maison parisienne pour ses trois ventes,
avec la collection Triton en point d’orgue, s’est révélée payante.
PARIS - En ce début de printemps, Christie’s dévoilait de beaux atours à Paris lors de ses trois ventes d’art impressionniste et moderne, les 24, 25 et 26 mars. Premier choix qui s’est révélé gagnant, la maison s’est calée sur le calendrier des foires : elle organisait pour la deuxième fois cette session en parallèle des Salons du dessin, bénéficiant ainsi de l’afflux de collectionneurs internationaux. « Nos ventes se déroulent de mieux en mieux. L’art reste quelque chose avec lequel il faut rester proche physiquement. Nous profitons de la présence des collectionneurs à Paris », souligne Tudor Davies, responsable du département d’art impressionniste et moderne à Paris.
Deuxième choix judicieux, celui de centrer sa vente généraliste sur l’impressionnisme. « Dans un seul catalogue, nous avons réuni les grands noms du mouvement et les artistes d’une seconde vague, ceux qui y ont été associés par la suite, en les séparant des artistes les plus modernes », poursuit le spécialiste. Attendue entre 5 à 7 millions d’euros, la vente en a récolté 8,2 (1). Star de la vacation, la Vue d’un port (1871) de Claude Monet, exécutée quelques mois avant Impression, soleil levant, a été cédée 1,6 million d’euros. Une Vue de Venise d’Eugène Boudin, réalisée en 1895, lors du troisième séjour du peintre dans la ville, a atteint 457 500 euros, un chiffre également au-delà de son estimation.
Point d’orgue de ces vacations et troisième clef du succès, la maison avait choisi de mettre à l’encan un ensemble prestigieux d’œuvres sur papier issu de la Triton Foundation Collection, réunissant Pissarro, Courbet, Dalí, Picabia ou Léger. Les 49 lots proposés ont trouvé preneur pour un total de 9,8 millions d’euros, dépassant très largement les 4 à 6 millions espérés. Les plus belles pièces de cette collection, réunie par un couple de Néerlandais ayant fait fortune dans le pétrole et le fret, étaient régulièrement accrochées dans les musées du monde entier. « C’est avant tout la collection d’une famille, constituée par des décisions collégiales et une vraie volonté de faire les choses ensemble, indique Tudor Davies. Cet ensemble, commencé par l’achat d’œuvres impressionnistes, se caractérise encore par son fil conducteur centré sur les avant-gardes, un véritable challenge intellectuel. » De Pissarro, père de l’impressionnisme, Paysannes travaillant dans les champs, Pontoise (1881) a atteint 1,4 million d’euros, triplant son estimation.
Le surréalisme était présent à travers Dalí et sa composition au fusain et à la craie blanche intitulée La Reine Salomé (721 000 euros) ; le symbolisme avec Gustave Moreau et son aquarelle Les Satyres (625 000 euros) ; le futurisme avec Gino Severini et La Modiste (421 500 euros) ; le cubisme avec Léger et sa Danseuse au tambourin (673 500 euros)… D’autres lots de cette collection seront dispersés à Amsterdam et Londres.
Le troisième temps de session était consacré aux œuvres modernes sur papier, qui ont permis de récolter 6,3 millions d’euros dont 1,1 million pour le superbe Faune à moustache (1946) signé Picasso.
(1) Tous les résultats sont indiqués frais compris tandis que les estimations sont indiquées hors frais acheteur.
Art impressionniste et moderne, le 24 mars
Résultat : 8,2M€
Nombre de lots vendus : 56/60 (93 %)
Œuvres sur papier de la Triton Collection Foundation, le 25 mars
Résultat : 9,8M€
Nombre de lots vendus : 49/49 (100%)
Œuvres sur papier, le 26 mars
Résultat : 6,3M€
Nombre de lots vendus : 72/80 (90%)
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Trio gagnant pour Christie’s
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°433 du 10 avril 2015, avec le titre suivant : Trio gagnant pour Christie’s