Foires « off »

Tout se vend !

Par Frédéric Bonnet · Le Journal des Arts

Le 17 novembre 2006 - 446 mots

Les foires « off » parisiennes ont réussi leur entrée en scène du point de vue de la fréquentation.

 PARIS - On les attendait ! Pour la première fois à Paris – à l’exception de DiVA, spécialisée dans l’art vidéo et pour laquelle c’était la deuxième édition – se sont déroulées Show off et Slick, des manifestations commerciales parallèles à la FIAC, preuve d’un dynamisme bienvenu dans la capitale. À l’heure des bilans, force est pourtant de constater que les attentes n’ont pas été complètement satisfaites.
S’il serait hors de propos de remettre en cause la légitimité de ces salons, renforcée par des chiffres de fréquentation importants (Show off et Slick ont respectivement annoncé 11 000 et 10 000 visiteurs, parmi lesquels de nombreux collectionneurs et professionnels), c’est du côté de la qualité que les choses sont à méditer en vue d’éditions futures.
En réunissant vingt-huit galeries à l’Espace Pierre-Cardin, Show off, dans un environnement professionnel et malgré la présence d’enseignes de qualité, n’a pas toujours suscité l’enthousiasme. On pouvait toutefois dénicher un remarquable treillis métallique de François Morellet chez Jean Brolly (Paris), de beaux dessins de Mirka Lugosi chez Magda Danysz (Paris) ou deux beaux nus de Sally Ross et des tableaux abstraits de Jacin Giordano chez Baumet-Sultana (Paris). Sur le stand réussi des Filles du calvaire (Paris), on a pu s’arrêter sur des toiles bicolores d’Olivier Mosset (Sans titre, 1994), un film de Hans Op de Beck et une grande image de Paul Graham.

Peinture tape-à-l’œil
À la Bellevilloise, dans l’est parisien, Slick a rassemblé vingt-deux galeries dans une ambiance bon enfant, proche de celle de la foire Liste à Bâle. Mais, comme pour cette dernière, certains espaces étaient peu appropriés à l’installation de stands. Si la manifestation n’a pas manqué d’énergie, à l’image de l’espace de la galerie Incognito (Paris, Monaco) qui a montré une multitude de petits formats de Ben, Jacques Villeglé ou Philippe Cazal, la qualité des œuvres proposées s’est le plus souvent révélée très médiocre. La foire a été marquée par la forte présence d’une peinture facile et tape-à-l’œil, très à la mode.
D’un point de vue commercial, le succès semble avoir été au rendez-vous. Show off a annoncé un résulat confirmé de 900 000 euros. Cette réussite n’apparaît pourtant pas comme un gage de qualité, tant aujourd’hui presque tout se vend – y compris le mauvais –, comme l’a montré la dernière édition de Frieze Art Fair, à Londres. Pour preuve, la Cène revisitée par Pascal Lièvre, avec une assemblée de singes en peluche posés sur une table à tréteaux (No Evolution, 2006), a trouvé preneur chez Vanessa Quang (Paris) pour la douillette somme de 15 000 euros !

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°247 du 17 novembre 2006, avec le titre suivant : Tout se vend !

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