Étonnant parcours géographique et historique que celui de ce numismate français qui a amassé pendant un demi-siècle des centaines de pièces d’or, provenant de tous les pays qui en ont un jour frappé.
PARIS - La collection de monnaies en or qui sera dispersée les 24, 25 et 26 avril par Me Jacques Tajan, assisté des experts Jean Vinchon et Françoise Berthelot, comprend 1 600 pièces, réunies par un amateur tellement passionné qu’il fabriquait lui-même, dans un atelier spécialement aménagé, une boîte sur mesure pour chacune de ses acquisitions.
Cette collection, dont l’estimation globale est fixée, très modestement, entre 6 et 7 millions de francs, couvre toute l’histoire de la monnaie en or. Elle débute avec une pièce de Crésus, roi de Lydie (VIe siècle avant J.-C.), qui fut le premier monarque à frapper une pièce d’or d’un sujet – un lion et un taureau –, estimée 20 000 francs, et se termine avec une belle pièce autrichienne de 1937.
Sous occupation anglaise
Entre ces deux extrêmes, le collectionneur s’est laissé porter par le courant de l’histoire. Ayant acquis des monnaies frappées en Aquitaine lors du rattachement de la province à l’Angleterre, il s’est tourné vers les pièces anglaises proprement dites, avant d’effectuer un retour vers Calais, dernier coin de France sous occupation anglaise. Après une incursion en Flandre, possession espagnole, le numismate a jeté son dévolu sur les monnaies frappées en Espagne, avant de s’intéresser au Portugal et aux pièces de la Conquista de l’Amérique du Sud. L’Allemagne, l’Europe centrale, l’Europe de l’Est, les Pays scandinaves et ceux de la Méditerranée ont suivi.
Les lots sont estimés de 150 à 300 000 francs. Parmi les plus spectaculaires, citons la pièce de huit louis qui servait à la table de jeu du roi Louis XIII, estimée entre 280 000 et 320 000 francs, ainsi que la couronne de Philippe VI de Valois, estimée de 180 000 à 200 000 francs, une très belle pièce de la période gothique, portant l’inscription "Finis coronat opus" (La fin couronne l’œuvre).
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Tout l’or du monde
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°24 du 1 avril 1996, avec le titre suivant : Tout l’or du monde