Tableaux anciens à Drouot

De l’École d’Augsbourg à Jean-Baptiste Oudry

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 5 mars 1999 - 570 mots

Un important tableau de l’École d’Augsbourg et plusieurs toiles flamandes figureront dans la vente mixte (tableaux anciens, modernes et mobilier) organisée le 24 mars par l’étude Rieunier, Bailly-Pommery. Le 16 mars, l’étude Leblanc mettra en vente un remarquable Jean-Baptiste Oudry dans une vacation comprenant des tableaux anciens et modernes, du mobilier classique et des objets de vitrine.

PARIS - Le tableau de l’École de Augsbourg que met en vente l’étude Rieunier, Bailly-Pommery, le 24 mars, a été exécuté vers 1505. Il représente Trois scènes de la vie de la Vierge : la Rencontre de Joachim et Anne à la porte Dorée de Jérusalem ; la Naissance de la Vierge et la Présentation de la Vierge au temple, et s’inscrit dans un cadre en bois sculpté peint à l’or, de style gothique tardif (600-700 000 francs). Une grande arcade en anse de panier entoure la scène centrale de la Naissance de la Vierge. “Derrière, le récit se déroule dans un cadre domestique en présence d’une foule de personnages vaquant à leurs occupations, parmi lesquels sont représentés des familiers commanditaires. Ils recréent autour d’un récit sacré une ambiance profane chère aux peintres germaniques”, explique Chantal Mauduit, adjointe de l’expert Éric Turquin. La présence du changeur, dans la Présentation au temple, semble confirmer que le tableau a dû être exécuté à Augsbourg, important centre commercial et financier aux XIVe et XVe siècles. “La composition en scènes juxtaposées et superposées, l’accumulation de personnages, le type des architectures et des ornementations sculptées de style composite s’inspirent d’œuvres d’Hans Holbein l’Ancien, comme Les scènes de la vie de Saint Paul qu’il a réalisées en 1503-1504. La représentation de personnages minces quelque peu voûtés et raides, le traitement des draperies lourdes et raides, les coloris sourds et l’éclairage rappellent également le maître allemand”. Seront également proposées une Naissance de la Vierge de l’École allemande (500-600 000 francs), et une Vierge à l’Enfant sur le trône entre saint Joseph et un ange dans un paysage (80-120 000 francs), œuvre flamande attribuée au Maître de 1518. Le Portrait de jeune femme à la robe ornée de bijoux par Catherina van Hemessen (1527-1587) est plus tardif. Fille de peintre et portraitiste célèbre, ses toiles sont connues pour la précision et la minutie de leur exécution. Ce panneau de chêne aminci présente des traces de restauration ancienne et un réseau de craquelures fines et serrées (180-220 000 francs). Autre portrait, celui de François De Le Boe Sylvius à l’âge de 52 ans par Frans van Mieris (1635-1681). “Cette œuvre sur panneau de chêne à la facture minutieuse, signée et datée 1665, est typique des portraits de notables de la grande bourgeoisie commerçante hollandaise”, poursuit Chantal Mauduit. Elle est estimée 80 à 120 000 francs.

Le 16 mars, dans une vente mixte comportant des tableaux et du mobilier, l’étude Leblanc proposera une œuvre de Jean-Baptiste Oudry (1686-1755), La maison du jardinier, signée et datée de 1739. “Oudry, qui installe la scène dans la forêt de Saint-Germain, est ici au sommet de son art, s’exclame Éric Turquin. Comme dans ses œuvres les plus célèbres, telle la suite des Chasses de Louis XV, il se révèle ici un artiste accompli, à la fois portraitiste, animalier et paysagiste”. Ce tableau inédit, qui n’a pas changé de mains depuis le XVIIIe siècle, a été exposé au salon de 1740. Jamais rentoilé, il est présenté dans un cadre français d’époque Louis XVI et estimé 600-800 000 francs.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°78 du 5 mars 1999, avec le titre suivant : Tableaux anciens à Drouot

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque