La scène française caracole en ventes publiques, de Staël et les Lalanne en tête.
PARIS - Avec un total de plus de 17 millions d’euros, les ventes d’art contemporain ont enregistré de très beaux scores à Paris les 27 et 28 mai chez les deux auctioneers. Chez Sotheby’s, seulement six lots sont restés sur la touche et 68 % des œuvres vendues ont dépassé leur estimation haute. La vente laissait une large place aux artistes majeurs de la scène française. L’une des pièces les plus convoitées était un important tableau de Nicolas de Staël, Bouteilles (1954), adjugé 1,3 million d’euros. La Sauterelle (1970), sculpture-bar de François-Xavier Lalanne réalisée à deux exemplaires, s’est vendue 540 750 euros, au-dessus de son estimation haute de 350 000 euros. ANT SU 5 (1960), suaire anthropométrique d’Yves Klein, est parti chez un collectionneur européen pour 540 750 euros, le double de son estimation basse. Estimé 50 000 à 70 000 euros, Barbe de détection des influx (1959), de Jean Dubuffet, est montée jusqu’à 270 750 euros. Signalons encore les 914 700 euros enregistrés pour les 27 lots de la collection de Paul et Tomma Wember, estimés 334 000 euros. Cet ensemble comprenait deux sculptures éponges de 1961 de Klein, adjugées respectivement 63 150 euros et 58 350 euros, au double de leur estimation haute, et une toile de l’artiste, M 31-Cosmogonie, exécutée à partir de pigment pur rose et vendue 120 750 euros, au double attendu. Selon Grégoire Billault, vice-président et directeur du département d’art contemporain de Sotheby’s France, « ces résultats attestent de la vitalité de ce marché et confirment que la stratégie de Sotheby’s, qui privilégie des œuvres majeures accompagnées d’estimations appropriées, rend ces pièces attractives pour les collectionneurs internationaux ».
Chez Christie’s, les trois quarts des lots ont trouvé preneurs, à des prix parfois très soutenus. La maison de ventes s’était également adaptée aux vicissitudes du marché, en offrant davantage d’œuvres aux estimations attractives, exception faite du portrait Yves Saint Laurent (1974), d’Andy Warhol, estimé 500 000 à 700 000 euros. La toile, qui a attiré quatre enchérisseurs, a été emportée par un marchand asiatique pour 745 000 euros, soit 50 % de plus que le dernier portrait d’YSL passé en vente publique en octobre 2007, à Londres, chez Sotheby’s. La récente dispersion de la collection YSL-Pierre Bergé aura sans doute donné encore plus d’attrait au tableau. Modestement estimées, les œuvres de Claude et François-Xavier Lalanne, pas moins d’une cinquantaine, ont aussi déchaîné les passions, comme elles l’avaient déjà fait durant la vente YSL-Pierre Bergé. « Les œuvres des Lalanne catalysent tout type de collectionneurs. Nous avons eu des enchères d’Europe, d’Asie et des états-Unis, note Jean-Olivier Desprès, directeur du département Art contemporain de Christie’s France. L’enthousiasme a primé pour ces artistes de premier ordre longtemps cantonnés dans un répertoire décoratif, et qui jouissent aujourd’hui d’une vraie reconnaissance. Avant la vente YSL-Pierre Bergé, la sortie du livre Lalanne(s), de Daniel Abadie, à l’automne, avait déjà fait son effet. » Pièce unique, La Dame blanche (2005), grand marbre estimé 180 000 à 250 000 euros, a atteint 409 000 euros. Estimé 15 000 euros, un Grand Oiseau de Peter A (2003) est parti chez un amateur américain pour 205 000 euros. Un autre exemplaire a ensuite été adjugé 217 000 euros. Encore plus fou : une première Table Singe aux nénuphars (2008), proposée à 10 000 euros, a été emportée pour 151 000 euros. Les enchères sont allées de plus belle sur la seconde table, vendue 349 000 euros. Notons encore les 193 000 euros pour un Mouton de laine (1976) estimé au mieux 80 000 euros.
Le Banc (1989) de Niki de Saint Phalle a aussi créé la surprise. Estimée seulement 60 000 euros et dotée d’un beau pedigree d’expositions et de publications, cette sculpture, hommage au poète grec Georges Séféris, réalisée à trois exemplaires, a attisé la passion de collectionneurs grecs pour atteindre 553 000 euros. Et neuf enchérisseurs ont porté une pièce d’André Cadere estimé 8 000 euros au prix de 61 000 euros.
- Estimation : 4,6 à 6,4 millions d’euros
- Résultats : 8,1 millions d’euros
- Nombre de lots vendus/invendus : 155/49
- Lots vendus : 76 %
- Valeur : 90 %
- Valeur moyenne du lot : 52 690
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Sur un pied de Staël
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Abonnez-vous dès 1 €- Estimation : 5,6 à 7,8 millions d’euros
- Résultats : 9 millions d’euros
- Nombre de lots vendus/invendus : 120/6
- Lots vendus : 95 %
- Valeur : 97 %
- Valeur moyenne du lot : 75 275
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°305 du 12 juin 2009, avec le titre suivant : Sur un pied de Staël