Des objets de l’Empire ottoman seront dispersés le 6 juin à l’hôtel des ventes du Palais des congrès. Quelques pièces exceptionnelles sont
à noter ainsi qu’une peinture illustrant l’alliance
de l’Occident et de l’ancien Empire turc.
PARIS - Les amateurs d’art ottoman ont rendez-vous le 6 juin à l’hôtel des ventes du Palais des congrès où Hervé Poulain et Rémy Le Fur organisent une vacation de qualité portant sur des objets de l’Empire ottoman. En ouverture est proposée une vingtaine de faïences d’Iznik, de la fin du XVIe siècle pour la plupart, dont un pichet “bardak” aux œillets et grenades, trois grands plats “tabak”, au médaillon floral, aux écailles et aux quatre fleurs et un plat “sahan” aux tulipes, estimés entre 20 000 et 40 000 euros, ainsi qu’une rare bouteille à décor d’animaux sur fond turquoise, à anse piriforme et col tubulaire à bulbe, pour laquelle 50 000 à 70 000 euros sont attendus. Le clou de la vente revient à un grand plat de 37,5 cm décoré en bleu et turquoise sur fond blanc d’une rosace à six pétales entourée de branches de triples églantines à fond bleu. Daté vers 1530-1535, ce qui correspond à une période très recherchée de l’art d’Iznik, ce joyau de la céramique ottomane pourrait dépasser l’estimation haute de 140 000 euros.
Tableaux, livres, aiguières
Un étonnant tableau orientaliste de l’école flamande du XVIIe siècle, Le Mariage du sultan, une grande huile sur toile de 125 x 106 cm estimée 80 000 à 100 000 euros, pourrait également créer la surprise. Dans une composition symétrique, un jeune sultan se tient à droite face à sa promise, une princesse occidentale, tandis qu’au centre sur le parvis de la mosquée, le Sheikh-ül Islam, vêtu de blanc, officie et présente le Livre saint. Parmi l’assistance nombreuse qui entoure le couple sont présents des personnages représentant le monde ottoman et d’autres venus d’Occident dont un émissaire européen habillé d’un costume Louis XIII. Suite à des recherches, Annie Kévorkian, l’expert de la vente, en a conclu qu’il s’agissait d’une “représentation imaginaire, allégorique, symbolisant l’alliance entre les nations occidentales et l’Empire ottoman”. La vacation compte aussi une belle bibliothèque avec notamment, autour de 30 000 euros, un très beau coran manuscrit arabe dans sa reliure d’origine en maroquin brun, calligraphié par Ali el-Nahif, élève de Mohammed el-Latif. Sur une estimation identique, la première édition en deux volumes du Voyage pittoresque de Constantinople et des rives du Bosphore (1819) devrait créer l’émulation chez les bibliophiles. Écrit par Antoine Melling qui fut architecte du sultan Selim III, il s’agit du plus important ouvrage ancien sur Constantinople. Enfin, quelques pièces d’argenterie et de dinanderie ottomanes sont à remarquer telle une superbe aiguière en “tombak” en cuivre doré au mercure, un rare modèle aux formes épurées du XVIIe siècle qui est estimé 15 000 euros, ou encore un ensemble aiguière, bassin et porte-savon en vermeil de la deuxième moitié du XIXe siècle, à décor imitant la vannerie. Estimé 15 000 euros, ce nécessaire de toilette porte les armes d’Ismaïl Pacha, vice-roi de 1863 à 1867, et la couronne du khédive d’Égypte, ex-province ottomane (1867-1879). Pour l’expert, “ce lot, par sa provenance royale égyptienne, vaut plus que son estimation”.
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Splendeurs ottomanes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°150 du 31 mai 2002, avec le titre suivant : Splendeurs ottomanes