Ébranlée par les charges financières résultant des poursuites engagées contre elle par le ministère américain de la Justice mais aussi par les frais provenant du lancement de son site Internet, Sotheby’s a perdu 183,2 millions de dollars au troisième trimestre. Robin Woodhead, le vice-président de la société, a annoncé que des licenciements pourraient intervenir.
NEW-YORK (de notre correspondante) - Sotheby’s a annoncé des “pertes substantielles” pour le troisième trimestre s’élevant à 183,2 millions de dollars, contre 1,6 million pour la même période, l’année dernière. La société a provisionné 184,8 millions de dollars pour faire face à des charges à venir correspondant aux arrangements juridiques conclus avec le ministère américain de la Justice et avec ses anciens clients ; elle a également prévu une baisse sensible des recettes pour le dernier trimestre et l’ensemble de l’exercice. Les chiffres ont été publiés par Sotheby’s Holdings Inc, holding gérant la société, installée à New York.
“Nous avons subi des pertes sèches dues aux enquêtes du ministère de la Justice, aux arrangements conclus suite aux procès mais aussi aux coûts de développement de notre activité sur Internet”, a déclaré Robin Woodhead, vice-président et directeur pour l’Europe et l’Asie. Il a également signalé que l’engagement pris par Alfred Taubman de verser 186 millions de dollars pour éponger une partie des charges du groupe n’apparaissait pas encore dans les chiffres.
Ces nouvelles charges, qui s’élèvent à 188,6 millions de dollars, proviennent en majeure partie du procès antitrust, pour lequel la société devra débourser 256 millions de dollars : la société aura à payer 50 millions de dollars et émettre des coupons de réduction d’une valeur de 50 millions de dollars que les clients pourront utiliser à titre de crédit pour s’acquitter du montant de leurs commissions.
Restructurations et licenciements
Le développement de sothebys.com, site Internet de la société spécialisé dans la vente d’œuvres d’art et d’antiquités, a déjà coûté 43,9 millions de dollars dont 8,1 millions de dollars utilisés pour fermer le site commun Sotheby’s-Amazon.
“Nous avons travaillé toute l’année dernière au lancement de notre site sothebys.com pour devenir leader du marché, et nous avons réussi ; maintenant, la facture tombe”, explique Robin Woodhead. Il s’est refusé à toute prévision concernant les perspectives de rentabilité du site. La société prévoit, en revanche, des restructurations qui pourraient entraîner des licenciements.
Des rumeurs se sont immédiatement répandues, démenties par la maison de vente, selon lesquelles la société licencierait quelque 100 personnes à New York, en réduisant le personnel engagé pour la création du site Internet et en se séparant d’une partie de l’équipe à l’occasion du déménagement de la société, prévu pour l’année prochaine, dans ses nouveaux locaux new-yorkais.
Sotheby’s devrait annoncer prochainement l’emplacement de sa seconde adresse londonienne, dont l’ouverture est également prévue pour l’année prochaine. Elle est située dans le centre de Londres et servira de salle d’exposition et de salle des ventes. “Bond Street restera notre fleuron et les nouveaux locaux accueilleront les ventes de moyenne gamme, précise Robin Woodhead. Nous prévoyons d’organiser une consultation du personnel. Le développement en cours va entraîner la création de nouveaux postes, des déménagements, des changements de toutes sortes et des licenciements économiques.”
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Sotheby’s dans le rouge
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°117 du 15 décembre 2000, avec le titre suivant : Sotheby’s dans le rouge