L’huile sur toile Sakuhin de Kazuo Shiraga (1962) a été adjugée 1,17 million d’euros le 21 juin dernier chez Christophe Joron-Derem à Paris.
Cette toile a été réalisée en 1962, une année majeure pour le Japonais Kazuo Shiraga (1924-2008) qui, grâce au soutien du critique d’art Michel Tapié depuis sa visite à Osaka en 1957, voit sa carrière internationale décoller. En effet, après une exposition collective à la galerie Stadler à Paris en 1959, la première exposition personnelle consacrée à l’artiste hors de son pays se tient en janvier et février 1962. Une étiquette au dos de l’œuvre en atteste.
Kazuo Shiraga est l’un des principaux membres de groupe Gutaï (qui signifie « le corps comme instrument »), actif entre 1954 et 1972, théorisé et fondé par le peintre Yoshihara Jirô (1905-1972). Dans ce mouvement, qui incite les artistes à dépasser les traumatismes de la Seconde Guerre mondiale et les catastrophes d’Hiroshima et Nagasaki, un art concret où le corps devient outil, où le geste est rapide et impulsif, est expérimenté. Ici, Shiraga a déposé en abondance une matière huileuse colorée – dont le fameux rouge Crimson Lake– sur la toile posée au sol. Puis, s’agrippant à une corde accrochée au plafond de son atelier, il glisse avec ses pieds sur la surface.
La peinture, simplement intitulée Sakuhin (« travail » en japonais) – ses créations ne sont généralement pas titrées – a été conservée à l’abri des regards dans une collection privée depuis les années 1980. En juin dernier, elle a fait l’objet d’une véritable compétition entre plusieurs enchérisseurs, qui ont fait monter les enchères au-delà de l’estimation initiale (600 000 à 800 000 €). Le résultat reste cependant loin du record détenu par un autre de ses tableaux, Takao (1959), qui a atteint 8,7 millions d’euros chez Sotheby’s Paris en 2018.
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Shiraga en force à l’Hôtel Drouot
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°778 du 1 septembre 2024, avec le titre suivant : Shiraga en force à l’Hôtel Drouot