L’EMPIRE À FONTAINEBLEAU VENTE DU 5 JUIN, FONTAINEBLEAU SVV OSENAT
Pour sa vente saisonnière consacrée à l’Empire, la maison de ventes Osenat présentera de rares manuscrits, dont un document autographe écrit par Napoléon Ier à Sainte-Hélène pour ses Mémoires, portant sur la première campagne d’Italie (1796-1797). Estimé 10 000 euros, ce manuscrit, qui provient des anciennes collections du comte Las Cases, retrace le récit haletant de la bataille du pont d’Arcole, et comprend un plan stratégique de Vérone et de ses environs. Citons aussi un document majeur relatif à la fin de l’expédition française en Égypte : une importante missive du général égyptien Ya’qûb Hannâ au général Bonaparte, vers 1800 (est. 6 000 euros). Ce texte de 29 lignes en écriture naskhî à l’encre noire et or et rehauts bleus dans un encadrement doré est surmonté d’une enluminure polychrome dorée d’arcatures ornées de fleurons et de tiges fleuries sur fond clair. « Ya’qûb Hannâ (1745-1803) est relativement méconnu, car son ralliement aux forces françaises laissa dans la mémoire égyptienne une image controversée », note l’expert Alain Nicolas. Retenons un sabre de bataille du général Jean-Baptiste Kléber, avec sa monture en laiton doré ciselé, estimé 30 000 euros. Parmi les tableaux, on remarquera le Portrait de sa Majesté l’Impératrice Joséphine portant sa grande parure de diamants (ill. ci-contre), immense toile (213 x 122 cm) réalisée par l’atelier de Jean-Baptiste Regnault (1754-1829) (est. 30 000 euros), et Le Mariage de l’Empereur Napoléon Ier et de l’Impératrice Marie-Louise (1810), huile sur toile de 144 x 112 cm par Auguste Laby, élève de David (est. 25 000 euros).
Experts : Alain Nicolas (lettres et manuscrits), Jean-Claude Dey (souvenirs historiques et armes anciennes) et Manuela Finaz de Villaine (Porcelaine et céramiques)
Estimation : 800 000 euros
Nombre de lots : 400
COLLECTION PIERRE MARC RICHARD DE PHOTOGRAPHIES DU XIXe VENTE DU 8 JUIN A DROUOT, PARIS SVV BEAUSSANT-LEFEVRE
Expert en photographie à l’hôtel Drouot depuis vingt ans, Pierre Marc Richard a réuni, en toute une vie passée à chiner, un patrimoine photographique fascinant, aujourd’hui proposé à la vente . « L’érudition de son regard et sa manière très personnelle d’aborder le médium avec gourmandise frappe par-dessus tout », témoigne l’expert de la vente Serge Kakou. Œuvre d’un anonyme, L’Origine du monde (novembre 1862) (ill. ci-contre) fait partie des images érotiques dont la production devient florissante à la fin des années 1850, avec l’invention de la photographie stéréoscopique qui a le pouvoir de donner du relief aux images. Cette photographie (est. 4 000 euros) rappelle la composition du tableau de Gustave Courbet peint quelques années plus tard, en 1866. Cependant rien ne permet d’affirmer que Courbet avait eu ce cliché entre les mains. Ce tirage, le seul connu, a été présenté au Musée d’Orsay, à Paris, en 1996-1997, dans l’exposition « L’origine du monde. Autour d’un chef-d’œuvre de Courbet ». Retenons aussi Le Nil au-dessous de la première cataracte (1867), tirage albuminé de Gustave Le Gray (est. 25 000 euros). « Ce paysage chaotique marque pour tout voyageur une limite au voyage et évoque les sources du Nil », commente l’expert. Palais des Nonnes à Chichen-Itza (mai 1860) est un tirage albuminé de Désiré Charnay (est. 18 000 euros). À cette époque, Charnay voyage au Mexique, missionné par le ministère français de l’Instruction publique. Alors que le pays est secoué par une révolte, il part à la recherche de ruines précolombiennes, qu’il fait dégager de la végétation débordante afin d’en rapporter les premières traces photographiques.
Expert : Serge Kakou
Estimation : 600 000 euros
Nombre de lots : 172
ART D'ASIE VENTE DU 9 JUIN, PARIS SOTHEBY'S
Une exceptionnelle gourde impériale en porcelaine bleu blanc de style Ming et d’époque et de marque Qianlong (1736-1795) est la vedette de cette vente d’art asiatique (ill. ci-contre). La qualité de son décor de pétales de lotus bleu – chacun comprenant un des huit emblèmes bouddhistes bajixiang –, et sa taille imposante (49 cm) en font une pièce majeure, estimée prudemment 600 000 euros. Quelle somme les riches amateurs chinois seront-ils prêts à débourser pour l’emporter ? Les collectionneurs occidentaux pourront se rabattre sur des pièces de « goût européen » moins chèrement disputées, à l’instar d’une belle collection de « blancs de Chine » (est. 2 500 à 12 000 euros pièce) de la dynastie Qing (XVIIe-XVIIIe siècle). Dans la même gamme de prix, on trouvera des statuettes d’époque Kangxi (1662-1722), en biscuit émaillé vert, jaune, aubergine (sancai) ou turquoise. La statuaire en bronze doré sera à l’honneur avec une très rare sculpture de Bodhisattva sino-tibétain assis en dhyanasana sur une base lotiforme, de marque Qianlong à sept caractères dans un cartouche rectangulaire gravé à la base (est. 150 000 euros). Cette sculpture de taille exceptionnelle appartient à une série de bronzes réalisés pour l’anniversaire de la mère de l’empereur Qianlong, l’impératrice Xiaosheng (1690-1777) en 1751, 1761 et 1771. Appartenant à la même série, mais de dimensions plus classiques, notons deux statuettes de Mahakala et de Vajrapani, marquées à sept caractères, dans un cartouche rectangulaire sur le socle (est. 40 000 euros chacune), et une statuette de Tsongkhapa en bronze doré de Mongolie, datant du XVIIIe siècle (est. 18 000 euros).
Expert : Philippe Delalande
Estimation : 6 à 8,4 millions d’euros
Nombre de lots : 367
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Sélection des ventes de la quinzaine (27.05-9.05.11)
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°348 du 27 mai 2011, avec le titre suivant : Sélection des ventes de la quinzaine (27.05-9.05.11)