Château de La Verdière, Manuscrits, livres anciens et modernes, Photographies d’Irving Penn de la collection Patricia McCabe.
Château de La Verdière Vente du 7 avril à Drouot, Paris SVV Millon & associés
Classé monument historique, le château médiéval de La Verdière (Haut-Var), le plus grand château privé de Provence, fait l’objet depuis 2003 d’une restauration qui le sauve de la ruine. Pour poursuivre les travaux, Frédéric Champavère, son propriétaire, a décidé de mettre en vente une partie de sa collection de meubles et objets d’art. La vente s’articule autour de quatre sections : les étoffes et costumes anciens ; la Haute Époque ; le mobilier XVIIe-XVIIIe ; les tapis et tapisseries.
Ainsi, provenant à l’origine du château de Châteaudouble dans la Drôme, une exceptionnelle suite de huit tapisseries tissée à la fin du XVIIe siècle à Aubusson (ou dans des ateliers du nord de la France) retrace l’histoire de Diane à travers : l’accouchement de Latone ; les paysans de Lycie changés en grenouilles ; le blasphème de Niobé ; l’assemblée des dieux (ill. ci-contre) ;
Diane et Apollon tuant les enfants de Niobé ; Diane entre Otos et Ephialtès ; la mort d’Orion, et enfin, Diane chasseresse. L’ensemble est estimé 150 000 euros. Retenons un Christ en croix de 1,50 m, en chêne, datant de la fin du XIIe siècle, de la région mosane ou rhénane (est. 80 000 euros), ainsi qu’un important groupe allemand du XVIe siècle, en bois sculpté polychrome et doré, représentant L’Adoration des Mages, issu de l’ancienne collection Henri René d’Allemagne (est. 60 000 euros).
Le mobilier XVIIIe est notamment illustré par une commode de forme galbée, vraisemblablement italienne, présentant la particularité d’être en placage d’albâtre (est. 80 000 euros).
« Il ne reste aujourd’hui que très peu d’exemples de cet art essentiellement destiné aux princes et aux papes qui s’en octroyaient le monopole en créant des manufactures », est-il précisé au catalogue.
Experts : Cabinet Le Fuel-de L’Espée (mobilier et objets d’art) ; Michel Rullier et Marc Lagrand (Haute Époque) ; Jean-Gabriel Peyre (porcelaines) ; Leila Lebeurier et Xavier Petitcol (textiles et tissus anciens) ; Pierre Chevalier (tapisseries)
Estimation : 1 million d’euros
Nombre de lots : 182
Manuscrits, livres anciens et modernes Vente du 14 avril à Drouot, Paris SVV Aguttes
Parmi les livres anciens de la vente du 14 avril, notons une rarissime édition de 1567 des Odes de Pierre de Ronsard, dans une merveilleuse reliure de l’époque en vélin doré (ill. ci-contre). Estimé 15 000 euros, ce volume est le tome II d’une deuxième édition collective, « beaucoup plus belle que celle de 1560, précieuse en ce qu’elle présente de nombreuses corrections, additions et retranchements. On n’en connaît que quelques exemplaires », souligne l’expert.
Citons encore un exemplaire des huit volumes in folio de l’Histoire naturelle des oiseaux de François Levaillant, spécialement imprimé pour le grand naturaliste Coenraad Jacob Temminck et enrichi d’aquarelles originales (est. 70 000 euros) ; la rarissime édition originale du Discours des eaux et fontaines paru en 1580 et décrivant les expériences de Bernard Palissy sur les « rustiques figurines » (est. 12 000 euros), ou encore l’exemplaire du Roman de la Rose (1529) ayant appartenu à Châtre de Cangé, secrétaire du Régent (est. 12 000 euros).
Au chapitre des manuscrits, signalons Les Heures selon l’usage de Paris (vers 1410-1420), orné de quinze miniatures, dans un état de conservation admirable (est. 80 000 euros), ainsi qu’un livre de prières du XVIIe siècle ayant appartenu à Andrée de Vivonne de La Rochefoucauld, épouse de l’auteur des Maximes, illustré de douze peintures aux coloris éclatants sur vélin et luxueusement relié en maroquin doublé avec un fermoir en or émaillé et peint (est. 50 000 euros).
De la partie moderne de la vente, on retiendra une lettre autographe signée Charles Baudelaire et adressée à Catulle Mendès (est. 5 000 euros) ainsi que les éditions originales de trois livres de Paul Éluard, toutes dédicacées à Raymond Roussel, le grand magnétiseur des temps modernes selon l’expression d’André Breton (est. 2 500 à 5 000 euros chacun).
Experts : Pierre et Michel Dreyfus
Estimation : 650 000 euros
Nombre de lots : 71
Photographies d’Irving Penn de la collection Patricia McCabeVente du 14 avril, New York Christie’s
Soixante-dix tirages d’Irving Penn (1917-2009), offerts et dédicacés à Patricia McCabe, l’assistante du photographe pendant plus de trente ans, sont offerts aux enchères à New York. Penn a travaillé sur des sujets aussi divers que la mode, le portrait, la nature morte, les groupes ethniques ou les petits commerces, avec un haut degré de sophistication.
Entre 1967 et 1973, il a réalisé des séries d’études de couleurs de fleurs, dont Poppy, Glowing Embers (New York) en 1968 (ill. ci-contre). Ce tirage de 1989, en 19 exemplaires, est estimé 70 000 dollars (52 000 euros). Penn prétendait que son ignorance en horticulture lui donnait l’immense avantage de travailler librement les formes et les couleurs.
Le lot phare, Cuzco Children (1948), tirage daté d’avant 1964, probablement unique dans ce format (57,5 x 63,4 cm), montre deux petits enfants de Cuzco (Pérou) photographiés dans le studio d’un photographe local que Penn avait occupé, après une séance de photos de mode pour Vogue à Lima à Noël 1948. Estimée 100 000 dollars, cette photographie fait partie des images ayant participé à la renommée mondiale de Penn.
Grâce à sa curiosité d’anthropologiste et à son acuité artistique, le photographe était particulièrement doué pour la représentation d’individus ou de groupes issus de diverses cultures.
Signalons que plusieurs images de cette collection ne sont jamais passées sur le marché et que certaines réapparaissent pour la première fois depuis longtemps, tel Autoportrait, New York (1986), tiré en 1990 et numéroté 7/16 (est. 25 000 dollars), où le photographe est représenté déformé. .
Expert : Philippe Garner
Estimation : 1,5 million de dollars (1,1 million d’euros)
Nombre de lots : 70
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Sélection des ventes de la quinzaine
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°322 du 2 avril 2010, avec le titre suivant : Sélection des ventes de la quinzaine