Des rumeurs d’OPA sur Christies International agitent les milieux londoniens, depuis que son principal actionnaire, le milliardaire anglais Joseph Lewis, domicilié aux Bahamas, a porté sa participation dans le groupe à un peu plus de 28,7 % en moins de deux ans. Joseph Lewis frôle aujourd’hui les 30 % fatidiques à partir desquels, selon la loi britannique, il peut lancer une OPA.
LONDRES - Christies International dément toutes les rumeurs d’OPA qui circulent à son propos et insiste sur le fait que Joseph Lewis aurait déclaré qu’il n’avait nulle intention d’agir en ce sens. Peter Blythe, son directeur financier, a déclaré que le milliardaire lui avait donné toutes les assurances nécessaires au mois d’août 1995, et que rien n’avait changé depuis : "Nous avons régulièrement des contacts avec lui, comme nous en avons avec tous les autres principaux actionnaires. Il considère sa participation comme un investissement à long terme."
Néanmoins, les analystes financiers surveillent attentivement tout nouveau mouvement de Joseph Lewis, qui ne possédait encore que 5,8 % des actions au début de 1995. De nationalité britannique, celui-ci a quitté le Royaume-Uni en 1979, après y avoir fait fortune dans la restauration, pour s’installer aux Bahamas. Collectionneur, Lewis passe pour avoir un tempérament de joueur. Au mois d’octobre 1994, il a déboursé 1,2 million de livres pour une toile de Picasso, chez Christie’s à New York. Ses amis ajoutent que c’est un génie du marché des changes. Il a d’ailleurs réussi une OPA de 15 millions de livres sur le fonds Henderson Touche Remnant, en 1995, dans le cadre de l’English National Investment Trust.
Les faveurs des analystes boursiers
Le groupe Christies a été fondé en 1766, et ses actions ont été proposées pour la première fois au public en 1973. La valeur a longtemps connu les faveurs des analystes boursiers, qui se sont même emballés quelque temps pour ces actions. Aujourd’hui, outre Lewis, les principaux investisseurs sont Mercury Asset Management, l’un des plus importants fonds d’investissement britannique (9,8 % des actions), SPO Partners, un fonds américain (9,1 %) et Fidelity, un fonds de mutuelles américaines (4,2 %). Tous trois ont réduit leur participation depuis le début de 1995, puisque Mercury détenait alors 20,6 % des actions, SPO 10,4 % et Fidelity 5,6 %. À la même époque, Chiyoda, un groupe d’assurances japonais, détenait 3,7 % des actions, et le Kuwait Investment Project 3,1 %. Ces deux derniers actionnaires ont vendu, depuis, l’intégralité de leurs parts. Enfin, les administrateurs passés et présents détiennent conjointement quelque 8 % des actions, la plupart étant aux mains des anciens administrateurs. Au début des années quatre-vingt-dix, un concessionnaire de voitures d’occasion en était devenu pour un temps le principal actionnaire, avant de revendre ses parts à un fonds d’investissement britannique.
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Rumeurs d’OPA sur Christies International
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°25 du 1 mai 1996, avec le titre suivant : Rumeurs d’OPA sur Christies International