À l’occasion de la sortie du catalogue raisonné du sculpteur animalier, Xavier Eeckhout lui consacre sa première exposition en galerie.
Paris. Xavier Eeckhout, spécialisé dans la sculpture animalière de la première moitié du XXe siècle, souhaitait depuis longtemps publier le catalogue raisonné de Roger Godchaux (1878-1958), qu’il a largement contribué à faire connaître. Grâce à une collaboration avec le petit-fils du sculpteur, Jean-François Dunand, c’est chose faite (1). Pour fêter cette parution, complétée par une version numérique enrichie disponible sur le site de la galerie, il organise dans son espace de la rue Jacques-Callot la première exposition monographique de l’artiste qui ait jamais eu lieu en galerie. Le Musée de Vernon (Eure) l’avait exposé en 1993.
Une quarantaine d’œuvres, essentiellement des bronzes et quelques terres cuites, ont été réunies, pour des prix allant de 4 000 à 80 000 euros. « J’ai toujours aimé cet artiste. Quand j’ai commencé à acheter ses œuvres, il y a vingt ans, sa cote était très basse – ses bronzes se vendaient autour de 8 000 euros. Mais depuis, elle n’a cessé d’augmenter, notamment après la vente aux enchères de Toomaï des éléphants [œuvre datée vers 1930], en 2010, pour 160 000 euros », raconte le galeriste.
De son vivant, Godchaux a très peu vendu, son œuvre étant assez marginale. S’il fut proche des animaliers, notamment de François Pompon, il ne fit pas partie du Groupe des Douze. Influencé par Antoine Louis Barye dont il fut un grand admirateur, il développa une conception naturaliste de l’art animalier, éloignée du mouvement dit du « retour au lisse ». Les éléphants et les félins ont la primeur dans son bestiaire et le bronze est son matériau de prédilection. Il réalisa aussi quelques bas-reliefs mais très peu de marbres. La figure humaine est quasiment absente de son répertoire, mise à part pour quelques commandes et la représentation de poilus – il a été très marqué par la guerre. « Quasiment toutes les fontes de son vivant ont été réalisées avant 1950. Certaines fontes posthumes ont été éditées à l’initiative de la famille, mais elles sont facilement discernables car les fondeurs sont différents de ceux auxquels Godchaux faisait appel », précise le marchand.
Parmi les œuvres à découvrir figurent notamment un Lionceau assis (grand modèle), en bronze, affiché à 85 000 euros ; une Lionne se tournant, modèle créé vers 1925, fondu vers 1930 (25 000 €) ; un Lionceau assis, cette fois-ci le petit modèle en bronze (20 000 €), ou encore une Lionne aux aguets, déhanchée, en terre vernissée (4 500 €).
(1) Roger Godchaux, œuvre complet, éd. Faton, 2021.
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Roger Godchaux sort ses griffes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°573 du 17 septembre 2021, avec le titre suivant : Roger Godchaux sort ses griffes