Important ensemble à la galerie Brame & Lorenceau, à Paris.
PARIS - Géant de la sculpture, Auguste Rodin fait aujourd’hui l’objet d’une grande exposition à la galerie Brame & Lorenceau, antique maison parisienne. Sculptures, dessins, écrits et photographies revisitent les différentes périodes de son œuvre. Tous les morceaux de bravoure du maître sont réunis ici : L’Âge d’airain, L’Éternel printemps, Saint Jean-Baptiste, Fugit Amor, Le Baiser, L’Enfant prodigue… Exposition marchande oblige, les pièces monumentales sont en version réduite, exception faite du Génie du repos éternel, imposant bronze de deux mètres de haut, qui accueille le visiteur à l’entrée de la galerie. Les œuvres sont issues du fonds de Sylvie Brame et François Lorenceau, enrichies d’autres soit confiées à la vente, soit prêtées par des particuliers.
Si la puissance des chefs-d’œuvre du sculpteur a tendance à éclipser sa production de jeunesse, les galeristes n’ont toutefois pas omis d’inclure les terres cuites des débuts, certes moins prisées mais tout à fait intéressantes sur le plan historique. Réalisées en collaboration avec Albert Carrier-Belleuse, la singulière Vasque des Titans, une large terre-cuite polychrome vernissée, et l’Innocence tourmentée par l’Amour, un biscuit de Sèvres, rappellent la formation classique du sculpteur.
Clientèle américaine
« Auguste Rodin était le Picasso de la sculpture », commente François Lorenceau, qualifiant Rodin d’« homme charnière », qui a su évoluer et relier l’époque classique au XXe siècle, contrairement à des artistes plus profondément ancrés dans la modernité, comme Alberto Giacometti ou Constantin Brancusi. Ce dernier est d’ailleurs le sculpteur le plus coté, depuis l’enchère atteinte par l’Oiseau dans l’espace, vendu 27,45 millions de dollars (21,2 millions d’euros) chez Christie’s New York le 5 mai 2005. Malgré son aura internationale, Rodin reste concurrencé sur le marché par des artistes tels Henri Matisse ou Edgar Degas. Mais l’engouement de la clientèle américaine pour son œuvre continue à alimenter une vive demande pour son travail. Moins puristes que les collectionneurs français ou européens, les acheteurs américains n’ont jamais hésité à faire l’acquisition des pièces éditées par le Musée Rodin, à Paris, des fontes posthumes qui représentent aujourd’hui les trois quarts du marché. Les acheteurs plus facétieux préféreront les bronzes visés par le maître, plus rares donc plus recherchés et plus chers.
Photographies exceptées, les pièces présentées par Brame & Lorenceau vont de 50 000 à 250 000 euros. Qui sait quelle serait la valeur aujourd’hui de ces fontes réalisées du vivant de l’artiste, si les éditions du Musée Rodin n’avaient pas bénéficié d’une telle demande ?
- Galerie : Brame & Lorenceau - Nombre de pièces : 71, dont 40 à vendre (sculptures, dessins, photographies) - Nombre de salles : 5
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Rodin de A à Z
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Abonnez-vous dès 1 €Jusqu’au 25 février, Galerie Brame & Lorenceau, 68, boulevard Malesherbes, 75008 Paris, tél. 01 45 22 16 89, tlj sauf dimanche, 11h-18h30. Catalogue, édité par la galerie, 172 p., ill. couleurs, ISBN 2-95101-568-2, 18 euros.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°230 du 3 février 2006, avec le titre suivant : Rodin de A à Z