FLORENCE - Malgré la présence d’une demi-douzaine d’illustrations de la mort de Cléopâtre chez les exposants de la Biennale des antiquaires de Florence, nul parfum de tragédie ou de défaite ne régnait sur cet événement qui fêtait vaillamment ses cinquante printemps.
« Il y a une sorte de magie, beaucoup d’optimisme, on est dans un îlot heureux », lançait avec lyrisme le marchand florentin Giovanni Pratesi. L’organisateur de la manifestation est-il trop beau parleur ? Une visite de l’événement balayait toute suspicion. À quelques exceptions près, les participants avaient fait de sérieux efforts pour rehausser la qualité d’un salon encore très national. Côté tableau, le stand commun d’Amells (Stockholm, Londres) et d’Adam Williams Fine Art (New York) offrait un florilège remarquable dominé par une tête de philosophe à chapeau rouge de Giandomenico Tiepolo et un très beau portrait d’homme de Paris Bordone. Chez Adolfo & Alessio Nobili (Milan), le regard était saisi par un Saint François en méditation de Zurbaran. La foire offrait surtout l’occasion de découvrir des écoles locales peu visibles hors de la Botte, comme le panel napolitain de la galerie Roberto Campobasso (Naples) ou la peinture émilienne à la Fondantico di Tiziana Sassoli (Bologne). Chez Botticelli (Florence), on était secoué par une spectaculaire sculpture de Della Robbia représentant saint Antoine.
Satisfaction
Les exposants semblaient globalement satisfaits des ventes. Il faut dire qu’ils revenaient de loin. « Il y a beaucoup plus de business qu’il y a deux ans. Les visiteurs, notamment étrangers, sont venus plus facilement cette année », confiait le marchand milanais Ruggiero Longari. « Je crois que c’est le début de la reprise », lançait pour sa part Luca Burzio, représentant italien de Pelham (Londres, Paris). Qui dit reprise ne dit pas effervescence. La plupart des marchands avaient cédé des pièces à des prix moyens. Robilant Voena (Milan, Londres) a vendu un tableau très lascif de Boldini, mais restait en négociation pour les toiles plus importantes. De même, Steinitz (Paris) a marqué des touches pour une paire de bustes de Venise représentant des enfants maures. « Les objets importants ne se vendent pas rapidement, ce n’est pas nouveau, indiquait Luca Burzio. Mais pour 90 % des choses, on a des possibilités sérieuses de vente. C’est rare de voir autant d’intérêt. » Une flamme que Giovanni Pratesi souhaite entretenir en améliorant encore plus le niveau de son salon. Pour cela, il compte réduire dans deux ans le nombre d’exposants tout en augmentant la participation internationale, encore modeste. « L’idéal serait d’avoir soixante-dix exposants, c’est-à-dire une vingtaine en moins, indique-t-il. Cette année, nous n’avions pas invité cinq ou six marchands habituels italiens. Ils ont fait du bruit au début, mais ils se sont ensuite résignés. On ne regarde pas les intérêts des marchands, mais ceux de la biennale. »
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Reprise encourageante
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°311 du 16 octobre 2009, avec le titre suivant : Reprise encourageante