Paris Photo n’a pas eu le rôle pour la scène photographique française qu’a eu la foire de Cologne pour la scène allemande. Pourquoi ?
C’est différent. La photographie allemande n’a pas été simplement soutenue comme on le croit par une foire, mais par tout un système. Il y a eu notamment des aides fiscales pour les entreprises ou les banques du pays qui achetaient des œuvres d’artistes allemands.
La visibilité donnée par les institutions artistiques allemandes à la scène nationale n’a telle pas été toutefois déterminante ?
Là encore il n’y a pas que cela. Il y a aussi la taille et le gigantisme des photographes de l’École de Düsseldorf qui ont joué un rôle important.
C’est-à-dire ?
Cet élan de faire grand a répondu au marché de l’art contemporain. Pour y rentrer, ils ont fait grand et leurs pièces ont été acquises comme des tableaux, d’où l’accroissement des prix. De ce point de vue, la France a été plus timide. La taille des photographies de Cindy Sherman n’était pas la même à ses débuts ; elles se sont agrandies à la demande des marchands.