PARIS - Malgré le retour de quelques galeries absentes l’an dernier, la qualité du Salon du dessin contemporain, rebaptisé Drawing Now, est restée très hétérogène, portée surtout par une douzaine de bons exposants français.
Dans l’ensemble, les stands qui avaient intelligemment étendu le domaine du dessin sortaient du lot. C’était le cas du brillant accrochage de Poggi & Bertoux Associés (Paris), des pièces au statut ambigu de Yazid Oulab chez Éric Dupont (Paris), ou encore du stand remarquable de Marion Meyer (Paris), mêlant un dessin à la toupie de Rainier Lericolais à la délicate peinture en noir de fumée dans des verres à vin par Patrick Neu.
Côté commerce, le bilan s’est révélé mitigé. Dukan & Hourdequin (Marseille, Paris) a cédé 55 dessins d’inspiration très goyesque de Josef Ofer, dont une quarantaine emportée par un musée privé suisse. De son côté, Bernard Bouche (Paris) a vendu 11 beaux dessins de Carlo Guaita. Poggi & Bertoux Associés s’est notamment séparé d’une vingtaine de dessins de la série Philèbe de Dominique Furgé, ainsi que d’une installation de Bertrand Lamarche, réservée par une institution parisienne. Suzanne Tarasiève (Paris) s’est défait, avant la foire, d’une dizaine d’œuvres d’Alkis Boutlis, dont deux parties chez le collectionneur Jean-Pierre Courcol. Néanmoins, pour beaucoup d’exposants, l’ambiance restait globalement molle. « Les dessins à 1 000 ou 2 000 euros partent comme des petits pains, mais les gens calent à partir de 3 000 euros », remarquait un galeriste. Une équation économique difficile alors que le salon n’est pas bon marché…
Regrettant l’absence notable des visiteurs suisses, allemands ou belges, la plupart des marchands confiaient avoir vendu à leurs seuls collectionneurs français. « Je n’ai vendu qu’aux gens que je connaissais, mais, en même temps, j’ai pu renouer avec des personnes qui ne viennent plus en galerie », expliquait Olivier Robert (Paris). En se singularisant de la semaine du dessin organisée la huitaine suivante, Drawing Now s’est aliéné un public captif. D’autres ajustements sont à apporter. « Commencer à dix heures du matin, ce n’est pas compréhensible. Il faudrait supprimer aussi le lundi, estimait Hervé Bize (Nancy). C’est dommage, on n’est plus dans la dimension « salon » qu’on avait lorsque l’événement était nomade. Les échanges entre les galeristes étaient différents et les rapports avec le public moins réservés. »
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Public captif
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°344 du 1 avril 2011, avec le titre suivant : Public captif