Pour l’exposition inaugurale de sa nouvelle galerie monégasque, Adriano Ribolzi présente, jusqu’au 30 septembre, une trentaine d’œuvres de peintres italiens du XIVe au XVIIIe siècle, notamment, un panneau inédit peint par Michelino da Besozzo, un des protagonistes de la peinture gothique tardive.
MONTE-CARLO - L’importance du panneau de Michelino da Besozzo tient à la rareté de ses œuvres. On ne connaît actuellement que trois tableaux de ce peintre, l’un conservé au Metropolitan Museum de New York, l’autre à la Pinacothèque de Sienne. Cette peinture sur bois sur fond or, mise en vente autour de 2 millions de francs, a été exécutée probablement vers 1410. Elle représente la Vierge et l’Enfant entourés de saints, la Crucifixion, saint Jean, Marie-Madeleine et des évêques sanctifiés.
L’œuvre appartenait probablement à la partie centrale d’un petit hôtel de culte privé. “Cette attribution à Michelino da Besozzo repose sur d’évidentes analogies stylistiques avec les œuvres du peintre, dont on retrouve les caractérisations physiognomoniques, la manière de construire les carnations avec de forts contrastes d’ombre et de lumière, la pseudo-perspective audacieuse des architectures”, indique la spécialiste Daniela Parenti. Héritier de la tradition des miniaturistes lombards, Michelino da Besozzo est réputé pour l’élégance du dessin, l’harmonie des couleurs, la richesse des décorations qui marquent ses œuvres. Influencé par l’art gothique tardif, il recourt à des éléments naturalistes pour donner vie à ses compositions, créant ainsi une atmosphère à la fois humaine et fantastique.
Parmi les autres œuvres importantes exposées figure une huile sur toile de Francesco del Cairo (1607-1665), une Allégorie de la Peinture qui serait datée du début des années 1630. Le premier propriétaire de cette œuvre aurait été le duc de Savoie, Victor-Amédée Ier qui, en 1633, avait fait de del Cairo son peintre de cour en lui octroyant un traitement annuel substantiel. L’exposition recèle d’autres surprises, dont un fragment d’une Mater Dolorosa de l’atelier de Giotto (autour de 2 millions de francs) et des tableaux de primitifs italiens tels que Giovanni da Milano, Rossello di Jacopo Franchi ou ces Anges musiciens (900 000 francs) de Lorenzo Veneziano, l’un des plus grands peintres vénitiens de la seconde moitié du XIVe siècle. À signaler aussi un tableau du XVIIe siècle du peintre génois Piola, proposé à 400 000 francs.
L’exposition comprend également des peintures baroques, telles la Chasteté de Scipion de Francesco Solimena et Agar quittant le désert par Giovanni Benedetto Castiglione, ainsi qu’une huile sur cuivre de Giambattista Gaulli, dit Il Baciccio, représentant un ange gardien.
Exposition-vente, jusqu’au 30 septembre, Adriano Ribolzi Antiquaire, 3 et 7 av. de l’Hermitage, Monaco, tél. 377 97 97 03 77, tlj sauf dimanche et lundi 10h-12h30 et 15h-19h30.
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Primitifs et baroques
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°65 du 28 août 1998, avec le titre suivant : Primitifs et baroques