Arte Fiera-Art First, la foire de Bologne, se veut encore plus internationale.
BOLOGNE - Le « relookage » de la foire d’art moderne et contemporain Arte Fiera initié en 2004 par Lorenzo Rudolf, le modeleur des salons branchés, se poursuit plus amplement cette année à Bologne, capitale italienne de la région Emilie-Romagne. Appelé comme conseiller extérieur en 2003 par les organisateurs de la foire dans le but de relancer l’événement dans le très concurrentiel circuit international, il avait déployé à l’Arte Fiera 2004 tout l’attirail marketing propre aux foires dans le coup dont un programme VIP plus étoffé, la création d’un secteur « Artistes émergents », l’organisation de tables rondes sur différents thèmes et diverses expositions et animations artistiques auxquelles participent artistes, conservateurs, collectionneurs et critiques d’art. Pour un nouvel agencement complet des 200 exposants et l’accueil des quelque 40 000 visiteurs, le vice-président de l’IFAE (International Fine Art Expositions) a opté à partir de cette année pour un changement de pavillon plus lumineux et surtout pour un casting résolument plus international avec plus d’un tiers de galeries étrangères. Pour cela, il n’a pas hésité à convier son ami suisse Jan Krugier, poids lourd de l’art moderne, et Jérôme de Noirmont, également membre du comité de sélection des galeries pour l’Arte Fiera 2005. Ce dernier présente, autour de Jean-Michel Basquiat, Andy Warhol, George Condo, Anh Duong, Eva & Adèle, Bettina Rheims, David Mach, Pierre et Gilles, MacDermott & MacGough et Jurgen Ostarhild, une exposition malicieusement intitulée « Venus & Mars ». Cette dernière est axée sur les ambivalences homme-femme dont les artistes de la galerie parisienne jouent avec beaucoup d’ambiguïté. Thaddaeus Ropac (Paris, Salzbourg) inaugure également son premier show bolonais avec une sélection d’artistes maison, notamment Francesco Clemente, Mimmo Paladino, Georg Baselitz, Anselm Kiefer, Jason Martin et Tony Gragg.
La plus importante foire italienne
La galerie Di Meo est depuis une dizaine d’années au rendez-vous bolonais avec un double accrochage moderne et contemporain qui comprend des pièces de Wesselmann, Ernst, Léger et Morandi pour le très classique, la nouvelle école romaine de Nunzio et de Giuseppe Gallo ainsi qu’un monochrome argent d’Enrico Castellani. « C’est la plus importante foire italienne, loin devant celle de Milan. Elle attire déjà tous les collectionneurs italiens, ce qui représente un gros marché, et de plus en plus de collectionneurs étrangers s’y rendent car c’est une période creuse », rapporte Lydie Di Meo.
Présente depuis quatre ans, la galerie Alain Le Gaillard (Paris) voit chaque année, outre les Italiens, des collectionneurs suisses, autrichiens et français. « C’est une belle foire européenne. De plus, à Bologne, on mange très bien, ce qui ne gâche rien », affirme Olivier Robert, l’un des deux dirigeants de la galerie. Il a composé son programme avec des peintures pixelisées de Florian Schneider, des photographies et un film du Taïwanais Chieh-jen Chen et une installation de Pascale Marthine Tayou, artiste camerounais, tout en assurant ses arrières avec des œuvres de Basquiat, Keith Haring ou Louise Bourgeois. Pari plus audacieux de Magda Danysz, dont c’est la deuxième participation, avec le choix d’un one-man show d’une quinzaine de toiles montrant la « poupée » iconique de la jeune artiste Miss Van issue du mouvement graffiti. « C’est ma façon personnelle de défendre mes artistes, lance la galeriste parisienne. Mais j’ai fait un sold out avec Miss Van deux heures après une exposition organisée à l’espace Spazio Lima de Milan en septembre 2004. »
Du 27 au 31 janvier au Centre d’exposition Bologna Fiere, Piazza Costituzione, Bologne, tél. 39 051 282 257 www.artefiera.bolognafiere.it
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°207 du 21 janvier 2005, avec le titre suivant : Prima Bologna