LONDRES - Les temps semblent durs pour les marchands d’art décoratif du XXe siècle.
Leur malaise se perçoit dans les glissements qu’opèrent certaines foires de design. En juin, Design Miami à Bâle avait élargi la notion de design au mobilier du XVIIIe siècle. Organisateurs de Design Art London, Patrick Perrin et Stéphane Custot ne poussent pas le bouchon aussi loin. Plutôt que de se focaliser sur les galeries de design, fragilisées par un manque de trésorerie ou pas assez structurées pour s’attaquer au marché britannique, ils ont décidé d’ouvrir leur salon à l’art moderne. Une manière de reconduire à Londres un concept déjà éprouvé au Pavillon des arts et du design des Tuileries, à Paris. Rebaptisé « Pavilion of Arts & Design », l’événement a réussi à rallier quelques grosses pointures de l’art moderne. Certains, comme Christophe Van de Weghe (New York) ou les Vedovi (Bruxelles), n’hésitent pas à y participer alors même qu’ils exposent une semaine plus tard à la Foire internationale d’art contemporain (FIAC) à Paris. Jacques de la Béraudière (Genève) s’est inscrit pour raviver un vieux fond de clientèle locale avec son escarcelle d’œuvres de Pierre Soulages, Kees Van Dongen et Richard Lindner. « Il existe des gens qui iront à Londres, ne serait-ce que pour les ventes publiques qui s’y déroulent simultanément, et qui ne viennent pas à Paris », indique Anisabelle Berès (Paris), qui prévoie notamment une aquarelle de Matisse et une gouache de Sonia Delaunay. La liste est de fait passée de trente-deux exposants en 2008 à quarante-cinq cette année, comprenant une participation londonienne inédite, à l’instar de Gerard Faggionato, Michael Hoppen ou Richard Nagy. A contrario, la présence parisienne a quasiment baissé de moitié, malgré quelques fidèles comme François Laffanour et Jacques Lacoste ou de nouveaux entrants tels Pierre Passebon et son accrochage dédié à Pol Quadens. Pour Stéphane Custot, le potentiel de la ville, c’est-à-dire sa clientèle de résidents internationaux, n’a pas été entamé par la crise. « Il n’y a pas de grande confiance encore, mais on se sent mieux qu’à la rentrée précédente, observe de son côté Gerard Faggionato. L’an dernier, c’était la déprime, là c’est l’expectative. »
PAVILION OF ART & DESIGN LONDON, 14-18 octobre, Berkeley Square Westminster, Londres, www.padlondon.net, tous les jours 11h-19h.
DESIGN LONDON
Organisation : Société d’organisation culturelle, Paris
Nombre d’exposants : 45
Tarif du stand : 550 livres sterling (616 euros) le mètre carré
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Abonnez-vous dès 1 €Des projets à Londres et à New York
La Société d’organisation culturelle (SOC) est sur les rangs pour monter en juin 2010 un nouveau salon d’antiquaires à Berkeley Square, à Londres, sur les cendres du Grosvenor House Art & Antique Fair, sabordé cet été. « Quelques galeries anglaises nous ont approchés pour le monter. Nous voudrions [mettre au point] un concept généraliste à partir des meilleurs marchands de Bâle, de Maastricht et de la Biennale [des antiquaires à Paris] », confie Patrick Perrin, codirecteur de la SOC. Mais celui-ci n’est pas seul en lice. Les marchands londoniens comme Asprey, Mallett et Apter-Fredericks concoctent de leur côté une nouvelle foire d’antiquaires qui se tiendrait dans les quartiers de Chelsea ou de Westminster. Par ailleurs, la SOC envisage de créer une bouture du Pavillon des Tuileries en novembre 2010 à New York, dans le bâtiment de l’Armory Show. De quoi donner le change au Fine Art and Antique Dealers Show des Haughton, en perte de vitesse.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°310 du 2 octobre 2009, avec le titre suivant : Pragmatism ?