PARIS
Deux galeristes italiens ont concocté une exposition inédite réunissant les artistes de la Péninsule attirés par la Ville Lumière.
Paris. Maurizio Nobile (Bologne, Paris) et Enzo Savoia, fondateur de la galerie Bottegantica à Milan, se sont associés pour montrer, dans l’espace parisien de Maurizio Nobile, 22 tableaux de peintres italiens installés à Paris aux alentours des années 1900 et ayant rencontré un vif succès dans la capitale. Parmi eux, Giovanni Boldini, Gino Severini – tous deux nés en Italie et morts à Paris – ou Vittorio Matteo Corcos, Antonio Mancini et Federico Zandomeneghi. « Au tournant du XXe siècle, une communauté très importante d’artistes italiens s’installent à Paris, pour certains définitivement. Attirés par la vigueur créative de la Ville Lumière, ils vont y apporter leur touche et poser les bases de deux mouvements fondamentaux, le courant Métaphysique et le futurisme », explique Maurizio Nobile.
L’idée de cette exposition a germé il y a déjà plusieurs années. À l’époque, les deux galeristes, amis de longue date, envisageaient de se focaliser sur Boldini. « Puis notre première intention a évolué, compte tenu de la renommée internationale d’Enzo Savoia en matière d’artistes italiens du XIXe siècle », raconte Maurizio Nobile. Les œuvres exposées dans les deux salles de la galerie parisienne ont été accrochées suivant un ordre chronologique. Elles sont accompagnées pour l’occasion d’un catalogue bilingue français-anglais. Les prix affichés oscillent entre 8 000 euros et 1,3 million d’euros.
La présentation ne regroupe cependant pas moins de six tableaux de Giovanni Boldini (1842-1931), grand spécialiste des portraits de femmes de la haute société. Parmi eux figure celui de Josefina Virginia de Alvear Fernández Coronel (1912), épouse du diplomate chilien Matiás de Errázuriz Ortúzar. Le tableau (1,3 M€) décorait à l’origine leur palais de Buenos Aires, devenu aujourd’hui le Musée national des arts décoratifs. On remarque également Dame au miroir, vers 1896 (650 000 €), ou encore Deux jeunes femmes au piano, vers 1911, une œuvre tardive à la touche vive et spontanée.
Les deux marchands ont réussi à remettre la main sur une œuvre perdue depuis la fin du XIXe siècle, Dis-moi tout !, de Corcos, peinte en 1883 et acquise immédiatement par Théo Van Gogh, frère de Vincent, responsable alors d’une des succursales de la société du célèbre marchand d’art Adolphe Goupil. Cette image, particulièrement populaire et emblématique de la Belle Époque, doit son succès à l’idée de Goupil de la reproduire en estampe, ce qui permit de la diffuser largement (350 000 €). Le tableau est accompagné d’une autre œuvre de Corcos, L’Amateur d’estampes, vers 1884, peut-être un portrait de Goupil (100 000 €). L’exposition comprend également Saltimbanque au violon (portrait de Luigi Gianchetti), 1878, par Antonio Mancini (750 000 €) ; Femme au chien, vers 1898, par Zandomeneghi (420 000 €), et l’accrochage se clôt sur l’œuvre la plus tardive, La Fenêtre, 1930, de Severini (480 000 €).
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Pleins feux sur les Italiens à Paris dans les années 1900
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°499 du 13 avril 2018, avec le titre suivant : Pleins feux sur les Italiens à Paris dans les années 1900