Photo Saint-Germain et Photo Days ressuscitent le Mois de la Photo

Paris. Longtemps novembre fut le Mois de la Photo, une biennale créée en 1980. À partir de 2010, Photo Saint-Germain naît toutefois d’un groupement de galeries du quartier, afin d’apporter un éclairage plus spécifique sur la programmation de cette partie de la rive gauche. Depuis, le Mois de la photo a disparu et deux manifestations veulent profiter du vide laissé.

Photo Saint-Germain, qui ouvre sa 10e édition du 4 au 20 novembre, est une manifestation bien implantée et reconnue grâce à une programmation en lien avec les galeries et les institutions du 6e arrondissement, fidèles au rendez-vous. Alain Le Gaillard et Le Minotaure s’associent, cette année, pour présenter des photographies inédites de Joseph Dadoune relatives à son projet multimédia « Sion » [voir ill.], tandis qu’à l’Académie des beaux-arts, Annie Leibovitz revient sur son parcours et que le Musée Delacroix accueille l’exposition « Échos toujours plus sourds » de Noémie Goudal.

Aurélia Marcadier, directrice de Photo Saint-Germain, a su faire évoluer la manifestation en coproduisant ou produisant davantage d’expositions telles Zero Player de Fred Cave, Joe Cave et Sylvain Couzinet-Jacques à la Galerie du Crous. Son incursion sur la rive droite, au travers d’un parcours dans des galeries autour du livre photographique, marque une nouvelle étape.

Le 2e Photo Days se tient, lui, tout le mois de novembre. Sa directrice, Emmanuelle de L’Ecotais, ancienne responsable de la collection photographique du Musée d’art moderne de la Ville de Paris, a su rallier derrière elle une liste fournie de galeries et d’institutions de la rive droite. L’esprit de l’événement s’incarne par les visites sur mesure chez de nombreux marchands, de la galerie Miranda à Suzanne Tarasiève ou Perrotin, qui espèrent obtenir une meilleure visibilité de leur programmation, voire attirer de nouveaux clients. Le lancement de la programmation 2021 à la Fondation Fiminco, à Romainville, avec l’exposition « The Crown Letter », conforte, en outre, les partenariats noués avec le milieu de l’art contemporain ou du luxe.

Cette jeune manifestation affiche son ambition en présentant des œuvres de grands noms, quitte à marcher sur les plates-bandes de Photo Saint-Germain avec l’installation de Noémie Goudal, Study on Erosion,à la gare de l’Est, ou celle de Daniel Blaufuks à La Rotonde Balzac ou encore l’exposition hommage de Valérie Belin à Frank Horvat dans le studio du photographe décédé l’an dernier. Et, à défaut d’avoir le soutien de la Ville de Paris qu’a reçu Photo Saint-Germain notamment pour sa campagne d’affichage, Photo Days, avec l’appui de l’office du tourisme et des congrès de Paris, lance cette année un concours photo amateur sur Instagram, sur le thème de « Paris la nuit », et remettra le prix « Paris, je t’aime ».