L’avenir du Mois de la photo se précise

Lors de l’inauguration de PhotoSaintGermain, la manifestation photographique qui se tient jusqu’au 23 novembre à Paris rive gauche, il y avait un visiteur plus attentif que les autres : Christophe Girard. Virginie Huet et Aurélia Marcadier, qui gèrent le festival depuis cinq ans, sont conjointement en lice pour la reprise de la direction artistique du Mois de la photo avec Emmanuelle de l’Écotais, chargée des collections photographiques du Musée d’art moderne de Paris. Le maire adjoint de Paris a laissé entendre lors de l’entretien accordé au Journal des Arts qu’elles étaient « son choix de cœur » et incarnaient la « volonté forte de la ville de réactiver l’événement dans la perspective des 40 ans du festival en novembre 2020 ».

L’annulation de la manifestation en 2019 avait suscité de nombreuses réactions. Florence Bourgeois, directrice du salon Paris Photo, n’a ainsi pas caché au Journal des Arts son souhait « que le Mois de la photo se réinstalle au mois de novembre afin de renforcer la place de capitale de la photographie qu’est Paris durant la semaine de la foire ».« Nous avons des discussions à la fois avec le ministère de la Culture et la Mairie dans ce sens », précise-t-elle.

L’édition 2017 du festival placé alors sous la direction artistique de François Hébel avait effet été déplacée en avril. De son côté, Jean-Luc Monterosso, le fondateur du festival, a cédé le nom de « Mois de la photo » à la Ville de Paris, tandis que les nouveaux statuts de l’association Paris Audiovisuel chargée jusqu’alors du festival et de la Maison européenne de la photographie ne prévoient plus l’organisation du Mois de la photo.

Le projet soutenu par Virginie Huet et Aurélia Marcadier « vise à sortir du “festival label” qu’était devenu le Mois de la Photo et à réduire la voilure de la centaine d’expositions pour se rapprocher du modèle du Festival d’automne, producteur et diffuseur de contenus exclusifs », indiquent-elles.

Mais l’attribution de la direction artistique du Mois de la photo suppose la création d’une association et l’octroi d’une subvention par la Ville de Paris. « C’est un dossier qui pourra être réglé après mars », estimait Christophe Girard. Autrement dit après les élections municipales.

Pour l’heure, les directrices artistiques de PhotoSaintGermain ont établi un parcours photographique solide rassemblant dans les quartiers des 6e et 5e arrondissements de Paris trente propositions émanant de galeries, centres culturels, librairies, bouquinistes, mais aussi du Musée d’histoire de la médecine, de la Maison Auguste-Comte, des Beaux-Arts de Paris, de l’Hôtel La Louisiane et de l’Académie des beaux-arts.